Amis pour la vie, Branwell et sa petite dulcinée ? Pas sûr, tant leur relation semble construite, faite d’attirance, de rivalité et de défi... Quand on les retrouve, très vite, adultes, leurs mondes semblent éloignés. Et dans la petite ville de Whaligoë, tout a l’air figé, tant pour le meilleur que pour le pire.
L’arrivée d’un écrivain et de sa muse, Douglas et Sparanza, perdus et moroses, va bousculer ce petit monde. Le poète suicidaire se prend à retrouver l’inspiration, sa compagne se redécouvre séduisante, et tout le patelin se dynamise. D’autant que le surnaturel est aussi de la partie : quelle est donc ce fantôme féminin qui obsède Douglas ?
La rudesse des landes écossaises, la préciosité d’un homme de lettres, une forme de romantisme sombre, d’esprit héroïque... Ce patchwork d’ambiances fortes donne un peps constant à ce joli premier volume. Tout en exposant des personnages divers, opposés, ou complices, le tandem Yann et Augustin (assistés aux couleurs par Fabien Alquier) trouve l’équilibre entre les ressorts sentimentaux, la chronique sociale et la quête d’inspiration, avec ce Douglas à la fois dépressif et hautain.
Grâce au dessin à mi-chemin entre modernisme et élégance classique, Whaligoë possède en plus de son souffle romanesque, un sacré caractère.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion