William commence sa rébellion dès le lever. Il tente de rester au lit, accroché à sa couverture. En vain. Et quand la porte de l’école est franchie, il lui reste encore bien des écueils à éviter, entre les cours qu’il ne comprend pas et les devoirs oubliés. William possède une panoplie de mensonges solides pour se donner du lest. Il s’en sort, parfois avec quelques dégâts, jusqu’au jour où ses excuses connaissent un écho inquiétant dans la réalité.
Bienvenue dans le cycle primaire de nos cousins du Québec ! Leif Tande raconte en effet cette fable très maligne dans son contexte si particulier, avec les expressions qui nous dépaysent tout en renforçant l’aspect comique des situations.
Évidemment, l’école, c’est une douleur universelle, mais Tande possède un style très marqué qui donne toujours de l’énergie aux situations. Un gros trait, massif, épais et précis, avec six cases par planche.
Avec sa morale bien amenée, William peut servir de lecture éducative aux écoliers sur la corde raide, mais il donnera le sourire à tous, parents ou non, grâce à des personnages bien campés et à certains traits de génie dans la mise en scène du désarroi de l’élève William.
Le passage qui le montre en cours de maths, avec les propos du prof qui deviennent progressivement un langage inconnu, et la mine effrayée du gamin, vaut le détour.
Ce parti pris légèrement délirant, ajouté à une volonté de ne pas édulcorer les situations et les dialogues, permet à William de trancher efficacement avec les autres plongées en milieu cancre.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.