Nigel a tout l’air d’un flambeur, un de ces Golden Boys de la City comme on en croise tant à Piccadilly Circus. Mais c’est en fait le meilleur dénicheur de pièces rares de Londres, même des faux à l’occasion, et il a un commanditaire plein aux as, M. Grant, un excentrique trop poli pour être honnête, peut-être même qu’il en pince pour le beau Nigel au physique de latin lover ténébreux... Mais il n’aura pas le temps de concrétiser son fantasme, s’il en a un : poursuivi, il se jette sous un train en s’écriant « Terminus, messieurs ! ». Curieux suicide. Curieuse aussi, cette psy, le docteur Moore, qui ouvre à Nigel les portes de son inconscient. Derrière, grouille un monde envahissant, en détresse. Il est l’élu. Mais cette vérité est peut être encore trop lourde à porter pour un petit branleur...
Il nous semble clair que le scénariste de cette série, Sébastien Latour, un jeune Français de 31 ans originaire de Bayonne influencé par Neil Gaiman, ne restera pas longtemps un inconnu. Wisher est sa première série, tandis qu’une autre, Ellis, devrait également paraître dans la même collection avec Griffo - rien que ça ! - au crayon. Ce premier album, rythmé et passionnant, est mené de main de maître. Le dessin de Giulio De Vita est, comme le nom de celui-ci l’indique, plein de vie. Sa prestance, son brio, servent magnifiquement le scénario dont il restitue toute l’énergie. Une première réalisation réussie à mettre au crédit de l’éditeur de cette nouvelle collection, Gauthier van Meerbeck. Chapeau l’artiste !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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