Wonder Woman Infinite T. 1 - Par Michael W. Conrad, Becky Cloonan & Travis Moore - Urban Comics

Nous avions laissé Wonder Woman avec un statut de déesse cosmique, mais avec un destin inconnu car l’amazone avait refusé la proposition des grandes divinités du multivers, préférant choisir par elle-même son chemin. Une décision qui lui ressemble et n’aura surpris personne, mais qui amène à se demander ce qu’elle va faire maintenant. Rappelons que sur Terre, une héritière a été choisie pour poursuivre sa mission d’amazone...

Ce premier tome [1] s’ouvre sur une Diana qui se réveille, amnésique et au beau milieu d’un champ de bataille ! Elle se trouve à Asgard, où les plus grands guerriers réunis après leur mort se battent jour après jour. Mais quelque chose ne va pas : elle sait que sa place n’est pas ici et que l’ordre naturel d’Asgard est troublé, rendant malade l’arbre monde Yggdrasil.

Une première aventure assez longue, qui revisite de façon efficace la mythologie nordique, avant que Diana ne soit entraînée dans différents mondes, en quête d’un ennemi décidé à détruire le Multivers et semant le chaos derrière lui. Les auteurs multiplient ainsi les ambiances, mais également les tenues de Wonder Woman, s’amusant à divers hommages assez réussis et malins. Quelques mondes, comme celui des contes de fées, permettent d’ailleurs des expérimentations graphiques qui tranchent avec le style mainstream classique, même si la démarche est assez commune de nos jours.

© DC Comics / Urban Comics

Sur la dimension féministe, on peut noter qu’un schéma apparaît redondant dans ces aventures : à chaque fois, une figure masculine peu amicale, voire franchement misogyne, est la source du problème ; lequel se résout grâce à un groupe de femmes qui fait l’admiration de Diana. La répétition du schéma apparaît un peu caricatural, mais c’est peut-être le talon d’Achille des auteurs qui rejouent à chaque étape les mêmes codes, finissant par rentrer dans une répétition un peu mécanique.

Autre élément un peu curieux, la mention explicite et soudaine de la théorie du genre, via une réplique qui rappelle que le genre binaire est une construction. Ce qui intrigue est moins cette mention que le fait qu’elle semble sortir un peu de nulle part, sans que nous sachions s’il faut la prendre au premier degré ou s’il s’agit d’un sarcasme étant donné que le personnage qui la déclame ne manque jamais de bons mots pour ironiser des situations. Un flou surprenant dans un titre qui se veut clair et explicite sur ses thèmes et son propos.

En dépit donc de quelques éléments répétitifs, sans doute dû à la longueur de l’histoire proposée (dix épisodes en tout), c’est un joli voyage, jouant habilement des codes guerriers et mythologues de Wonder Woman. Une façon de découvrir différentes facettes de Diana dans le Multivers.

© DC Comics / Urban Comics