D’un côté Paris, de l’autre les plaines de l’Oise. Au moment ou la France entre en guerre, au mois de septembre 1939, les soldats mobilisés qui partent faire figuration sur la pathétique ligne Maginot précèdent les futurs réfugiés de la zone occupée. On découvre ainsi Louison, enfant placé dans une famille d’accueil, mais qui vit très mal la situation. Il semble par ailleurs connaître l’allemand. Étrange... À paris, Étienne, qui tente de devenir peintre, doit rendre des compte sur son séjour en terre nazie. A-t-il été influencé ? Que pense-t-il du sort qu’on fait aux Juifs ?
Cet écolier écorché vif et cet apprenti artiste ne se connaissent pas, mais on devine que leurs vies vont se croiser. C’est tout le pari d’Éric Liberge, qui vise en trois volumes, chacun centré sur deux années, à montrer l’expansion de l’idéologie nazie en Europe.
On pense à Opération vent printanier, pour la précision du trait et des faits. Liberge a tenu à ponctuer son récit de propos exacts tenus par certains dignitaires nazis et par les collaborateurs français. Dans toute leur crudité, toute leur horreur parfois.
Son immense talent graphique explose à chaque page. Les effets de lumière, notamment, sont magnifiques. Et les visages qu’il illustre avec force nuances marquent l’esprit.
Avec des personnages forts et ambigus, le lecteur se retrouve dans une attente immédiate. Il pourra découvrir certains éléments des tomes 2 et 3 dans le dossier de fin d’album rassemblant des textes du père de l’auteur (qui a vécu cette période enfant) et dialogue entre eux deux.
La suite et la fin de Wotan sont prévues pour 2012.
(par David TAUGIS)
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