Après Spider-Man qui, en décembre dernier, a eu le droit de remonter le temps, c’est au tour des X-Men de faire dans le rétro.
Les costumes et les pouvoirs sont mis au placard au profit de détails qui rappellent les caractéristiques des héros et d’une intrigue policière solide. Chacun se retrouve ainsi adapté à la sauce réaliste et selon les codes du polar.
Magneto, en costard violet, devient le chef véreux de la police de New York et les X-Men sont de jeunes délinquants considérés comme des sociopathes. De là, découlent énormément de petits clins d’œil plus ou moins flagrants en rapport avec l’univers commun du comic book.
Par exemple, l’arme de Iceberg est un pic à glace, Wolverine vit dans le quartier chinois et coince des griffes métalliques entre ses doigts, le professeur Xavier est un psychiatre contesté ou encore Rémy Lebeau, alias Gambit (le X-Man qui jette des cartes de poker explosives), est patron de casino.
Au fil de l’histoire, les apparitions camouflées de personnages classiques des X-Men ravissent le geek qui sommeille en chacun de nous en le poussant à chercher les indices qui renvoient à la série.
Devant cette belle idée, les auteurs auraient pu se contenter du strict minimum, balbutier une pseudo histoire et servir un dessin selon la tendance du moment. C’était sans compter sur Fred Van Lette et Dennis Calero encore peu connus mais qui nous offrent une bombe avec ce comic. À partir du meurtre de Jean Grey, ils déroulent une intrigue dense et prenante qui dévoile une ville enlisée dans la corruption et réservent un retournement de situation final qui donne envie de relire cette histoire.
La mise en images, quant à elle, est tout simplement éblouissante. En respectant à la lettre les codes du film noir, il se dégage une atmosphère lourde et sombre faite d’humidité, d’impers et de chapeaux. La lumière et les ombres, superbement orchestrées, achèvent de peaufiner cette ambiance en donnant la part belle aux contrejours.
(par Mathieu Drouot)
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