À propos de Xavier Dorison, Jean Van Hamme déclarait à ActuaBD « Il intellectualise volontiers. Il se fait que dans le cas de La Mangouste, c’est bien tombé puisqu’il n’est pas allé chercher des tribulations avec des rebondissements toutes les deux pages, mais il s’est totalement centré sur le personnage. D’un archétype, il en a fait un être qui a un sens moral qu’il explique et qui a suivi toute une démarche pour en arriver au stade où il en est aujourd’hui. Cela donne envie de relire certains passages de la série principale car on en ressort avec un tout autre regard sur le personnage. »
Xaxier Dorison est le scénariste qui a notamment été révélé par Le Troisième testament avec Alex Alice au dessin (Ed. Glénat) puis par Prophet avec Mathieu Lauffray, Sanctuaire pour Christophe Bec (ces deux titres aux Humanoïdes Associés), enfin W.E.S.T. qu’il cosigne avec Fabien Nury pour Christian Rossi et Long John Silver où il retrouve Mathieu Lauffray (des deux dernières séries chez Dargaud). C’est une des valeurs sûres de la nouvelle génération de scénaristes français, un écrivain à l’écriture vive, aux intrigues habilement troussées et rythmées, influencé par le cinéma américain contemporain et les feuilletons télé les plus modernes. Dorison a également été le co-scénariste du film Les Brigades du tigre dont il a tiré une prequel en bande dessinée avec Jean-Yves Delitte à l’image (Ed. Glénat).
Dans La Mangouste, il montre comment cet effroyable tueur a grandi, quelles sont ses failles, ses faiblesses qui font que, comme XIII, il est manipulé par des organisations qui le dépassent. Du cliché de la franche crapule sans foi ni loi construit par Van Hamme, et auquel William Vance a donné des traits redoutables, il arrive à tirer un personnage pour lequel le lecteur se surprend d’avoir une certaine empathie.
Ralph Meyer n’est pas pour rien dans cette approche. Son trait est assez éloigné de celui, arraché et nerveux, de William Vance. Classique, méticuleux et soigné, presque trop, il attribue à la jeune Mangouste un visage avenant dans lequel le lecteur s’identifie sans problème. Au début, on est assez décontenancé mais une fois la lecture commencée, le charme opère comme dans les meilleurs récits du duo d’origine.
Si tous les autres albums de la série XIII Mystery sont de cet acabit, on a quelques belles heures de lecture devant nous.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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