XO Manowar T. 1 - Par Dennis Hopeless & Emilio Laiso - Bliss Comics - Collection Valiant

Aric de Dacie, le guerrier Wisigoth provenant du 5ᵉ siècle, revient sur Terre à notre époque afin de venir en aide à l’Humanité. Fusionnant avec son armure extraterrestre incassable "Shanhara", il devient XO-Manowar ; faisant de lui, l’une des armes les plus redoutables de tout l’univers.

Mais dans ce monde contemporain, rien n’est aisé pour lui. Tout semble inatteignable, et ce, en dépit de ses pouvoirs hors normes. Venir en aide à autrui, sauver des vies... Toutes ses actions héroïques ne lui rapportent que peu d’estime en retour, surtout dans un monde baigné par l’égocentrisme et la violence omniprésente.

Après la magnifique saga livrée par Matt Kindt, nous voici plongés dans un nouvel arc d’XO-Manowar, avec aux manœuvres scénaristiques : Dennis Hopeless à qui l’on doit entre autres All-New X-Men ainsi que Avengers Arena. Dès l’entame de ce nouveau récit, il aborde le personnage d’Aric d’une autre manière, collaborant et communiquant avec son armure Shantara comme le feraient de bons vieux amis. Certes, c’est un procédé original, mais qui peut agacer par les interconnections ininterrompues entre l’homme et l’armure, s’adressant la parole pour tout et rien. C’est ainsi que l’armure lui explique la bonne façon de jouer au basket ou comment se vêtir pour mieux s’intégrer dans la société. Alors oui, il est utile de se remémorer qu’Aric provient d’une autre époque, mais ne pourrait-il pas, par moments, découvrir le fonctionnement des choses par lui-même ? D’autant que ce duo se lance mutuellement des pics, parfois risibles, ce qui a tendance à dénaturer le sérieux d’XO-Manowar.

On comprend la volonté de Dennis Hopeless à innover sur ce plan, encore faudra-t-il au lecteur un certain temps d’adaptation pour s’y familiariser. Le sérieux de la saga a laissé place à la carte de l’humour, de quoi déstabiliser quelque peu. Par contre, le lecteur néophyte aura sûrement une opinion favorable, notamment par la fluidité de l’ouvrage et l’approche élémentaire des différents protagonistes.

Le leitmotiv de ce 1er opus repose sur le rôle prédominant d’XO-Manowar au cœur de la société, bien qu’isolé et régulièrement incompris. Le scénariste évoque indirectement le conflit d’une guerre Russe menée en Ukraine, somme toute proche de l’actualité, où Aric de Dacie jouera le rôle de négociateur puis de cowboy. La seconde partie du récit est consacrée à une intelligence artificielle, contenant une multitude de nanites, à l’instar de Bloodshot. Un ennemi à la force colossale, capable de déstabiliser le grand et l’unique XO-Manowar …

La qualité graphique, quant à elle, évolue également dans un autre registre comparativement aux précédents arcs de la série. Loin d’afficher un trait subtil et surprenant tel qu’a pu créer Doug Braithwaite ou Clayton Crain, nous sommes face à un style graphique plus classique et conventionnel. Sans pour autant démériter, Emilio Laiso offre un visuel fluide et gracieux avec quelques planches raffinées principalement lors des séquences dynamiques. L’artiste s’était fait remarquer en dessinant Spider-Man : Vélocité, accompagné au scénario par son collègue Dennis Hopeless.

La colorimétrie signée Ruth Redmond éclaire l’ambiance, projetant des jets de lumière remarquables, dont une mention spéciale pour l’armure que porte Aric : flamboyante et lumineuse.

©Emilio Laiso / Bliss Comics