Quatre années se sont écoulées depuis le jour du fléau qui a rayé de la carte tous les mammifères pourvus du chromosome Y et épargné curieusement Yorick et son singe Esperluette. Quatre années de fuite, de faux espoirs et de recherches scientifiques et finalement rien n’a beaucoup changé : Yorick n’a toujours pas retrouvé sa fiancée, un tas de monde aimerait le voir rejoindre ses congénères et on ne sait toujours pas comment repeupler la Terre.
Et le constat est là. Au bout de neuf tomes, on ne peut que se rendre compte que ça ne bouge pas beaucoup là-dedans. À l’image des séries télé ultra-populaires qui ont écœuré les plus chevronnés à force de statisme, la recette Vaughan commence à lasser.
L’idée de base était pourtant géniale : « Que ferait le dernier mec dans un monde de femme ? » - « Eh ben, contre toute attente, Il en baverait ! »
Le récit débutait sur les chapeaux de roues. Les complications passionnantes et insoupçonnées d’un tel cataclysme saupoudrées d’un discours politique et féministe ont placé cette série en haut de l’affiche.
Mais voilà, le temps passe et après nous avoir bien accroché, Vaughan nous laisse mariner. Au point qu’on se demande si lui-même sait où il va ou s’il ne craint pas tout simplement d’y aller de peur de mettre un point final à une série qui rapporte tant de dollars.
L’ensemble reste divertissant même si les coups de théâtre sont maintenant plus vus comme d’agaçants obstacles à l’évolution de l’histoire.
Finalement, ce neuvième tome fait penser à ces repas familiaux interminables où l’on en vient à prier l’arrivée du dessert pour pouvoir enfin sortir de table.
(par Mathieu Drouot)
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