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Zarla, une enfant naïve en quête d’aventures

Par Nicolas Anspach le 2 mars 2011                      Lien  
{{Jean-Louis Janssens}} et {{Guilhem Bec}} signent l’une des séries d’Heroïc-Fantasy les plus intéressantes et les plus drôles du moment. Particulièrement destinée par les 8-15 ans, elle propose de nombreux degrés de lecture qui séduiront autant les plus jeunes que les adultes. Amateurs d'épées, de dragons, de pouvoirs magiques, cette BD est pour vous !

Dans le deuxième tome de la série, Le Dragon blanc, les auteurs exposaient les raisons de l’exil du père de la petite Zarla. Cette petite fille naïve avait été confiée à son grand-père (un ancien chasseur de dragons) et à une nourrice, issue de la race des géantes. Zarla s’est aperçue que ces derniers lui mentaient et elle est désormais décidée à retrouver son papa et sa maman. Écervelée et téméraire, elle s’échappe de chez son grand-père pour faire la lumière sur son passé.

Sur le chemin, elle rencontre des personnages mal attentionnés. Elle croit accomplir de hauts faits d’armes, mais lorsqu’elle doit se battre contre des ennemis ou brigands la colère l’aveugle, mais pas seulement : en trébuchant sur une racine, elle est aveuglée par son casque. Elle a un allié de poids : Hydromel, son vieux chien d’ordinaire avachi, se transforme au moindre danger en un « bull-guerrier » pour assommer ou étriper les quidams qui menaceraient sa maîtresse. Zarla croit, à chaque fois, qu’elle est la responsable de ces hauts faits d’armes. Jean-Louis Janssens utilise ce concept avec beaucoup d’humour pour instaurer un climat de connivence avec le lecteur, conscient de cette « supercherie ».

Zarla, une enfant naïve en quête d'aventures
Planche 4 du T3 de Zarla.

Le scénariste donne un coup de jeune aux codes d’une certaine bande dessinée belge d’aventure classique tout public, pour les réinvestir dans un genre où Lanfeust de Troy règne en maître. Les grands mythes et les religions servent de base à son inspiration. Il avait même imaginé placer Zarla dans notre monde actuel : « Au départ, le projet s’articulait en histoires courtes, nous dit-il. Cela devait être série purement comique destinée aux très jeunes. Mais le format long m’a obligé à revoir ma copie : en plus de l’humour, il fallait des ressorts dramatiques, et j’ai pensé que ça s’intègrerait plus facilement dans un monde de Fantasy. Et comme je suis passionné par l’histoire des mythes et religions, spécialement la mythologie nordique, je me retrouve à créer ma propre mythologie, ce qui est très excitant. En plus, ces ressorts dramatiques m’ont permis de viser un public plus large. »

A l’instar des meilleurs Astérix, Zarla propose plusieurs niveaux de lecture. Jean-Louis Janssens s’en expliquait dans une interview accordée à Charles-Louis Detournay : « On peut la lire au premier degré et s’amuser des péripéties de Zarla et des acrobaties d’Hydromel, tout en goûtant un humour plus sombre et en découvrant les ambitions cachées de ce monde semi-merveilleux qui entame un tournant fondamental dans son évolution. »

Planche 5 du T3 de Zarla.

Le troisième tome de la série, L’Enfant piège, boucle le « Cycle des parents ». Les explications sont données au lecteur quant à disparition des géniteurs de l’héroïne. Dans le précédent album, on apprenait que son père, surnommé « Tête de Fer », avait été défiguré par un dragon blanc, la race la plus dangereuse de toutes. Ses blessures étaient également intérieures et il ne pouvait plus vivre normalement.

Janssens et Guilhem s’intéressent cette fois à Warda, la maman de Zarla. Zarla est utilisé comme appât. On apprend grâce à cela que la mère de Zarla fait partie des Azras, une caste capable d’utiliser le Pouvoir, une force mystérieuse qui permet d’arrêter un dragon en plein vol.

Le thème commun aux trois premiers album est le mensonge : « Sous toutes ses formes, nous dit Janssens. Les premiers tomes s’intéressent aux relations entre Zarla et les siens, son secret de famille. C’est peut-être cela qui la rend moderne. La mythologie reste donc pour le moment en arrière-plan, car on ne peut pas tout aborder d’un coup, mais elle va prendre bientôt toute sa place ».

Le quatrième tome, qui paraîtra dans un an, s’inscrit dans cette continuité. Le scénariste nous dévoile son intrigue : « Il met l’accent sur Hydromel et les effets de la mécanisation de la chasse aux dragons : que va-t-il advenir de tous ces chiens qui, comme Hydromel, sont de super-guerriers, et dont on n’a plus besoin ?  ».

Les ressorts mythologiques seront mis à l’avant-plan à partir du cinquième tome : « J’y montre comment les hommes justifient leur colonisation des terres du ‘Vieux Peuple’ et leur supériorité. La religion ayant souvent justifié les pires actions, j’ai donc imaginé un mythe fondateur. Par la suite nous verrons ce qu’il en est réellement, quelle est l’origine du Vieux Peuple et du Pouvoir, mais pas en une fois, mon problème étant de ne pas éclipser Zarla, qui doit toujours rester au premier plan. ».

La série doit bien évidemment beaucoup au talent graphique de Guilhem. Avec son découpage dynamique, il réussit à bâtir un univers cohérent grâce à son dessin à la fois semi-réaliste et humoristique. Il perfectionne avec invention et méticulosité les créatures fantastiques imaginées par son scénariste. Si Zarla forme un si beau duo avec Hydromel, son « bull guerrier », c’est en grande partie grâce à l’expressivité que Guilhem parvient à lui impulser. Soulignons également les tonalités chromatiques agréables d’Angélique Cesano responsables des atmosphères les plus réussies de la série.

Zarla a toute les qualités pour devenir un classique de la bande dessinée d’aventure et de Fantasy pour jeunesse. Qu’on se le dise !

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Lire la chronique du T1 de Zarla.
Lire une interview des auteurs : "Zarla lorgne parfois vers Tex Avery" (Septembre 2008)

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Illustrations : (c) Guilhem, Janssens & Dupuis.

 
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