Encore sous le coup des premières découvertes effectuées sur son grand-père, qualifié de "pire trouillard de l’aéronavale", Kentarô se rend sur l’île de Shikoku pour rencontrer M. Itô. Celui-ci connut Kyûzô Miyabe sur le porte-avion Akagi et fut son compagnon depuis l’attaque de Pearl Harbour jusqu’à la bataille du Midway.
Son témoignage permet encore une fois d’entremêler habilement petite et grande histoire. Du côté de la première, Kyûzô Miyabe se révèle un as de l’aviation, capable de poser à coup sûr son engin sur le pont du porte-avion, tandis que son goût pour la vie et son refus du sacrifice vain se confirment. Du côté de la seconde, le premier acte de la guerre du Pacifique est directement raconté, depuis son déclenchement jusqu’à la première défaite de la flotte japonaise.
Ce récit historique est rendu très clair par l’introduction d’un nouveau personnage, une jeune femme cherchant à recueillir les souvenirs de l’époque avant la disparition de ses protagonistes. Si Kaïha Aïzawa semble appelée à développer une romance avec le héros, elle porte surtout l’enjeu de la mémoire collective, quand Kentarô véhicule sa dimension personnelle.
Zero pour l’éternité fait donc montre de qualités de narration évidentes, et il en faut pour s’attaquer intelligemment à un sujet aussi lourd et complexe. L’histoire de Naoki Hyakuta est bien aidée en cela par le dessin de Souichi Sumoto toujours excellent dès lors qu’il s’agit de retranscrire l’action militaire, de mettre en scène avions et navires.
(par Aurélien Pigeat)
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