Ce nouveau tome de Zéro pour l’éternité justifie d’abord de manière intelligente le développement d’intrigues sentimentales autour des héros au présent : il s’agissait-là de préparer l’exploration des motivations affectives du héros au passé, Kyûzô Miyabe. Sa science du vol, son talent du pilote furent forgés dans son désir de revenir vivant pour sa femme et sa fille.
A partir de là, un autre témoignage, apporté par un de ses équipiers lors de la Campagne de Port Moresby, la nouvelle étape historique explorée par le manga, renverse la perspective adoptée concernant le personnage. Dans ce cadre, Miyabe fait l’objet d’une héroïsation complète après avoir été présenté comme un lâche par les précédents survivants de la période rencontrés.
Ce retournement permet un traitement en profondeur des batailles aériennes menée dans le Pacifique, autour de la Nouvelle Guinée, dans lesquelles Miyabe s’illustre de diverses manières. Le trait, précis, technique, de Souichi Sumoto y fait merveille, tout comme le découpage des planches adopté, qui octroie à l’action narrée – rapide, dynamique et complexe – une très grande clarté.
Une fois encore, Zero pour l’éternité allie récit historique et fable personnelle, drame intime et œuvre mémorielle, le tout avec simplicité et justesse. Ce tome 3, qui fait la part belle au passé, concrétise pleinement les promesses des précédents volumes.
Reste à présent à diriger cette histoire vers les raisons qui ont poussé le mystérieux héros à devenir un kamikaze malgré le prix qu’il accordait à sa survie. Et vers le discours que ne manquera pas de porter la série sur cet épineux et polémique sujet.
(par Aurélien Pigeat)
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