Stockholm, quelques mois après l’apparition du virus, l’hiver et les zombies ont transformé la ville en un désert glacé. Seule une poignée de survivants a trouvé refuge dans un bunker et résiste à la mort. Avant de se couper du monde, tous travaillaient sur un jeu vidéo de zombies et pensent pouvoir tenir bon.
Mais confrontés à une réalité plus forte que la fiction, tenaillés par la faim, la peur et l’isolement, ils découvrent qui ils sont vraiment et se rendent à l’évidence : trop nombreux, divisés, et prêts à se battre pour une boîte de conserve... Ils ne verront pas tous la fin de l’hiver.
« Il est très difficile d’innover avec "des morts qui veulent manger des vivants" », nous expliquait le scénariste-romancier Olivier Peru l’année dernière. Pourtant, il avait dépoussiéré le genre avec l’époustouflant premier cycle de Zombies, et lancé une série de one-shots, sous-titrés Néchronologies, pour expliquer comment le virus avait atteint différents coins du globe. "Du remâché !" diront certains critiques à la dent aussi dure que celles des morts-vivants... Et pourtant, le premier tome consacré à Paris était une réussite à tou niveaux !
Pour ce second one-shot, le scénariste prend une fois de plus le lecteur à contre-pied. Non seulement, il installe une mise en abyme en imaginant cette collectivité d’experts en zombies, mais il dévoile dès les premières pages leur funeste destin. Par le biais des morts-vivants, ce sont bien entendu les humains qui sont disséqués par Olivier Peru : leur égoïsme, leur intelligence ou leur bêtise, leurs difficultés à vivre ensemble.. et les raisonnements parfois ineptes qu’ils sont capables de mener jusqu’à l’absurde pour démontrer qu’ils ont raison....
Tout en maintenant un suspense sur l’identité des derniers rescapés (qui a finalement caché ses ambitions de survie pour tirer son épingle du jeu ?), Peru nous livre un superbe exercice sur l’intelligence, personnifiée par le héros dont le QI avoisine les 160 (celui d’Einstein, paraît-il). Ses théories captivent et, lorsque la distance se crée avec ce personnage décidément trop visionnaire, Peru l’humanise à sa façon.
En dépit une longue descente aux enfers de quatre mois, ce récit sans temps mort est très bien mis en scène par le dessin réaliste d’Arnaud Boudoiron. Le dessinateur du remarqué Nirvana a magnifiquement travaillé les lumières et les cadrages pour faire passer le maximum d’émotions au lecteur. Malgré quelques visages grimaçants, son récit est mené de main de maître.
Ce second tome de Zombies Néchronologies est certainement le récit fantastique incontournable de l’été. Et que ceux que ce genre de lecture exaspère n’hésitent pas à s’y frotter, car les morts-vivants n’ont finalement que peu d’emprise sur le récit.
Quant aux fans qui se demandent quand reviendra la série-mère, et donc le second cycle d’Olivier Peru & Sylvain Cholet, l’éditeur nous le promet pour octobre prochain. Patience...
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Même si ce sont des one-shots, n’hésitez pas à dévorer les deux Zombies Néchronologies !
Nous vous avions fait l’article du premier dans François Hollande cerné par les zombies
De Zombies Néchronologies, commander :
le tome 1 chez Amazon ou à la FNAC
le tome 2 chez Amazon ou à la FNAC
Sur le même sujets et par le même scénariste lire nos autres articles concernant Zombies :
notre analyse du tome 3 qui clôt le premier cycle des 4 albums de Zombies : Morts-vivants à tous les étages
la chronique du tome 2
une première interview d’Oliver Peru : « Il est très difficile d’innover avec "des morts qui veulent manger des vivants" » (janv 2014)
une autre interview d’Oliver Peru : « Mon esprit aime se promener dans les univers fantastiques »
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
