Zoo 28 : Oh, les filles !

En choisissant de conjuguer la BD contemporaine au féminin le magazine gratuit nous invite à un tour d’horizon des principales séries ciblées « filles ». Qu’il s’agisse des espiègles Sisters chez Bamboo à la non moins célèbre Tamara publiée par Dupuis en passant par la délicieuse Lou de Neel paru chez Glénat, force est de constater que ces héroïnes apparues ces dernières années connaissent un beau succès !

Ces histoires plus particulièrement destinées au public féminin (mais pas exclusivement !) sont finalement à l’origine d’un phénomène éditorial qui bat en brèche l’idée reçue selon laquelle « les filles » liraient moins de BD que les garçons. Les éditeurs ayant semble-t-il bien « intégré » le phénomène, l’abondante bibliographie qui complète ce dossier montre à quel point cette tendance concerne à la fois tous les styles, tous les genres et envahit les bacs de nos librairies. Plus d’une vingtaine d’ouvrages sont ainsi répertoriés et analysés avec sobriété, afin d’aider l’honnête bédéphile à compléter sa bibliothèque. En privilégiant les personnages plutôt que leurs auteur(e)s ZOO jette un éclairage pertinent et érudit sur une tendance nouvelle qui va en se développant, un angle original qui méritait sans doute un traitement plus large et plus complet !

Côté « vedettes » en vue, la revue ne manque pas de tendre le micro à Daniel Pennac pour « son Lucky Luke » ; Jean Dufaux jugé « incontournable », est lui aussi de la fête ne serait-ce que par son omniprésence dans les bacs de la rentrée, sans oublier Tardi ou Hervé Bourhis.

Mais ce qui retient surtout l’attention dans ce nouveau numéro, c’est une fois encore le travail d’enquête consacré à l’aventure de l’éditeur Futuropolis ou la présentation de l’œuvre de Georges Omry dessinateur méconnu que nous remet en mémoire... un certain Yves Frémion célèbre signature de Fluide Glacial (entre autres !) qui marque ainsi son entrée dans le magazine.

En quoi l’éclectisme dont fait preuve le magazine d’Olivier Thierry nécessite-t-il le secours de rubriques bien maigrichonnes comme celle consacrée aux jeux vidéo ? Si l’actualité de nombreuses adaptations justifie la présence des rubriques Ciné et BD, on reste plus perplexe quant à l’opportunité d’une rubrique consacrée aux consoles. Si le public BD ne s’en désintéresse pas, il n’est pas certain que les accros de cette activité trouvent leur compte dans ces pages reléguées en fin de revue et qui survolent un domaine qui mérite certes mieux mais… ailleurs, sans doute !

Truffé d’infos d’interviews et de chroniques bien faites, Zoo démontre une fois encore de belles capacités à couvrir avec pluralité et sérieux toute l’actualité BD . Un beau tour de force pour ce magazine gratuit qui, au fil des numéros, s’affirme comme une des rares revues de référence.