Zoo le Mag n°14 : Cocktail d’été

Tout en restant à cheval sur la version numérique, téléchargeable sur son site et une diffusion "papier" par l’intermédiaire des grands distributeurs de BD (Libraires spécialisés, Virgin, Leclerc, fnac...), le premier culturel BD gratuit poursuit sa implantation dans le paysage éditorial du moment.

Fort d’un tirage approchant les 90.000 exemplaires, le magazine d’Olivier Thierry sans maquette alléchante ou des effets de mise en page trop tape à l’œil continue de privilégier le contenu sans rien céder sur des choix éditoriaux érudits et argumentés. Par la richesse de son contenu (sa pagination est portée à 52 pages avec une présence publicitaire raisonnable) zoo s’affirme progressivement comme une bonne référence pour le lecteur pris de tournis dans la déferlante des publications qui, malgré une pause estivale, s’annonce pour la rentrée déjà fort riche. La maquette sobre mais claire ne nuit pas, bien au contraire, à la lecture de la bonne vingtaine d’articles et enquêtes qui parcourt chacun des numéros. Le lecteur attentif remarquera "au générique" quelques rédacteurs de votre site préféré, ce qui évidemment ne gâche rien.

Entre enquêtes et entretiens, le magazine trouve un juste équilibre que ponctuent une série de présentations d’albums avant de se clore sur trois pages de strips privilégiant de jeunes auteurs (Etienne M, Thierry Boulanger, Jean-Luc Deglin...), une manière de revenir au sujet principal du magazine !

Au sommaire de ce quatorzième numéro, on relèvera une large enquête sur l’état du Manga en France. Fort de la dynamique créée par Japan Expo, Boris Jeanne et Didier Pasamonik reviennent sur le sujet sous l’angle "hexagonal "en s’intéressant de plus près à la success story d’ Ankama.

Les cinéphiles apprécieront de réviser leurs classiques à travers l’article consacrés aux relations BD et cinéma à l’occasion de deux sorties chocs : Hulk et Batman.

À noter une très intéressante enquête signée Yannick Lejeune qui attire notre attention sur la forte segmentation du lectorat de BD. Argumenté et érudit l’article jette un éclairage original et très instructif sur les choix éditoriaux du moment : à l’image de ce qui se passe dans le Manga, les éditeurs s’intéressent à des publics de plus en plus ciblés et identifiés. Passionnant !

Mais que serait la BD sans ces autres incontournables que furent, en leur temps Rahan, Ric Hochet ou Luc Orient ? Thierry Lemaire revient sur ces inoxydables de la bulle notamment à partir d’un large entretien avec André Chéret.

Bien entendu d’autres sujets sont au rendez-vous de ce numéro confectionné à l’image d’un cocktail rafraichissant à siroter doucement : Dave Mc Keanet François Boucq par exemple font écho à une couverture largement consacrée à Après la nuit de Meunier et Guérineau ou au second tome du Roi des mouches de Mezzo et Pirus.

Zoo, un gratuit plein de richesse !