« The End » ? Voire. Le titre du dernier numéro de Zoo qui fait évidemment référence au dernier album très réussi de Zep, annonce certes la fin d’une époque pour le magazine gratuit d’information sur la BD parmi les plus marquants de la scène BD française, mais aussi un renouveau et la promesse de nouvelles perspectives.
« C’est une page qui se tourne et une autre qui apparaît. (Pour un magazine, c’est dans l’ordre des choses)… » écrivait hier à ses collaborateurs, non sans émotion, le propriétaire du journal Olivier Thierry, passionné de BD depuis longue date (il a été le directeur de publication du magazine Scarce), qui avait lui-même repris le titre en 2007 des mains de son fondateur Éric Borg, créateur de ce titre d’abord dédié au cinéma, devenu revue consacrée à la BD en 2004.
Il est repris par Nicolas Gouju, le patron de Culture BD, issu du monde financier comme Olivier Thierry. Culture BD avait émergé avec beaucoup de volontarisme il y a cinq. Olivier Thierry annonce qu’il sera « probablement encore de l’aventure, mais de manière réduite, et en portant moins sur mes épaules. » Ce rachat implique cependant pour l’équipe de Zoo une réorganisation, d’autant que son timonier, Olivier Pisella, qui a excellemment dirigé l’équipe éditoriale ces dernières années, quitte son poste à la fin de l’été.
Une nouvelle ère
Zoo est un gratuit dont le tirage tournait, selon les derniers chiffres publiés, aux alentours de 80 000 ex. par numéro, avec une périodicité de six numéro par an.
Ce rapprochement avec Culture BD correspondait pour Olivier Thierry à une occasion de passer la main sur une publication qui n’était pas son activité principale. Il permet à Nicolas Gouju de renforcer son activité avec un titre crédible, solidement installé, qui lui permet aussi de conforter l’offre publicitaire que sa régie propose aux annonceurs.
Nicolas Gouju n’est pas un inconnu dans le monde de la BD. Ce passionné, venu lui aussi de la finance (il est encore impliqué dans des fonds d’investissement) a accompagné avec son associé Arnaud Bertin, en « early stage » en 2013, la création de La Revue Dessinée dont ils sont restés, à titre individuels, les actionnaires.
La même année, ils lancent Culture BD, un site qui a effectué un joli parcours depuis sa création. Deux ans plus tard, en 2015, ils lancent avec quelques amis investisseurs la société Cultures et compagnies, un fonds d’investissement qui se donne comme mission d’être des « business angels » de projets innovants dans le domaine de la bande dessinée avec des « tickets » de 20 à 50 000 €. Cela se concrétise en 2016 dans le domaine de la BD avec une prise de participation dans les éditions Petit à Petit. Dans le cas de Zoo, en revanche, c’est la société Culture BD qui est le seul actionnaire.
« Zoo est une marque forte dans le domaine de la bande dessinée, nous explique Nicolas Gouju, son nouvel actionnaire. Elle assure une présence physique sur le terrain, mais elle est un peu faible dans le domaine digital. Nous croyons à une combinaison print/web qui peut la faire progresser. »
Une nouvelle étape prometteuse.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Zoo est un gratuit présent chez tous les spécialistes de bande dessinée et dan bon nombre d’espaces culturels.
Participez à la discussion