Presse & Fanzines

dBD n °66 : Prière de ne pas oublier !

Par Patrice Gentilhomme le 19 septembre 2012                      Lien  
Hasard du calendrier ? Télescopage des sorties d’intégrales ou de rééditions? Ce numéro de septembre fait la part belle à quelques séries oubliées des lecteurs mais aussi parfois... des éditeurs !

Né dans les pages du journal de Tintin (qui vit alors ses dernières années) la série Rork a vu le jour courant 1978 dans les pages de cet hebdomadaire, une apparition qui ne passa pas inaperçue à l’époque !

Le magazine offre alors à ses lecteurs la possibilité d’explorer de nouveaux univers graphiques et narratifs, certaines tentatives, bien qu’audacieuses et résolument modernes dans le ton et dans la forme, ne seront hélas pas toutes couronnées de succès ! Si la qualité du travail est là, le succès commercial est parfois loin d’être au rendez-vous. Rork , mais aussi les séries Capricorne ou Arq sont le fruit du travail époustouflant d’Andréas , un Allemand francophile au talent reconnu mais pas toujours connu... du grand public ! Pourtant, la qualité du travail de ce dessinateur hors norme n’a jamais failli.

Trente ans après, l’infatigable héros aux cheveux blancs est de retour ! Profitant de la publication d’une intégrale et la sortie de ce nouvel album aux éditions du Lombard, Frédéric Bosser revient sur le travail d’Andréas. Entretien généreux, souvenirs et belles images donneront à coup sûr à beaucoup l’envie de découvrir (ou de redécouvrir) l’œuvre de ce dessinateur discret et talentueux.

Au rayon des oubliés Henri Filippini revient sur Barbe Rouge, une des plus célèbres séries de pirates publiées par le magazine Pilote de la première période qui semble elle aussi tombée dans les oubliettes de la BD. Le chroniqueur nous relate les mésaventures des différentes reprises de la série par de nouveaux dessinateurs (Hubinon lâchant l’affaire en 1969) ou nouveaux scénaristes (Charlier père et fils). La valse des publications dans les magazines et chez les éditeurs aurait-elle fini par avoir la peau du Démon des caraïbes ? Rien n’est moins sûr, puisque le vieux loup de mer refait surface à la faveur de la publication de son intégrale chez Dargaud. Le récit de ces tribulations éditoriales reste digne des aventures du corsaire borgne !

Patrick Weber, quelques pages plus loin, surfe sur une nostalgie bienveillante et bien utile en rappelant à notre bon souvenir le travail, également tombé dans l’oubli, de Fred et Liliane Funcken. Couple dans la vie comme dans la création, ces deux auteurs ont produit une large palette de héros aujourd’hui disparus mais qui firent les belles pages de Tintin ou de Spirou.

Citons Capitan, Doc Silver, Le Chevalier Blanc ou L’Oncle Paul ! Marqué par un style classique voire un peu raide leur travail est victime d’un oubli que notre journaliste juge bien injuste. Pourquoi certains auteurs entrent-ils au Panthéon des grands créateurs de BD alors que d’autres sont cantonnés dans la catégorie des seconds couteaux du 9e art, s’interroge Weber dans un hommage sensible et chaleureux.

Comme de juste, ce numéro n’oublie pas l’actualité du moment Zidrou (Les Folies Bergères), Boiscommun (La Cité de l’Arche, Drugstore), Chauvel (Sept Pistoleros, Delcourt) ou M & JF Charles (Indian Dreams, Casterman) figurent également au sommaire.

Avec comme d’habitude l’édito de Vuillemin, qu’on ne risque jamais d’oublier !

(par Patrice Gentilhomme)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

dBD n°66, en vente en kiosque et dans certaines librairies spécialisées, 8,90€

 
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