Presse & Fanzines

dBD n° 45 : Princes du Foot ?

Par Patrice Gentilhomme le 11 juillet 2010                      Lien  
Pour son numéro d'été, la revue dBD fait la part belle aux relations foot et BD et salue le retour d'une légende : Bernard Prince.

Coupe du monde, oblige chacun se sent obligé de consacrer un peu de place au ballon rond. Peut-être une manière parfois originale de revisiter notre médium préféré à la lumière d’un événement si médiatisé qu’il en écraserait presque tout le reste !

C’est Henri Filippini qui donne le coup d’envoi avec un dossier historique très fouillé sur la présence du foot dans nos cases. C’est l’occasion pour l’éditorialiste de revenir sur quelques séries mythiques comme Vincent Larcher, Jari ou Éric Castel dessinées par Raymond Reding. Elles ont fait pour certaines d’entre elles les beaux jours du journal Tintin. Ce dossier aussi complet qu’on peut l’être sur ce genre de sujet a le mérite de faire un tour d’horizon.

Ceux qui ont fréquenté les festivals des années 80 (dont Angoulême) se souviennent sans doute de cette équipe de foot composée de la fine-fleur de la BD de cette époque, le Mickson BD Football Club : De Mézière à Margerin, de Julliard à Vuillemin, un grand nombre de "vedettes" réunies par Étienne Robial responsable des éditions Futuropolis à l’époque passèrent allègrement de la bulle au ballon ! Les amateurs pouvaient alors assister à leurs exploits sur les terrains d’Angoulême (fin janvier évidemment !) de Bordeaux ou même de Fleury-Mérogis ! Retour sur une période pas si lointaine, où les dessinateurs n’hésitaient pas à laisser leurs planches à dessin pour chausser les crampons..

Quelques pages plus loin, Enki Bilal (membre éminent du Mickson BD Football Club !) remet la balle en jeu dans un entretien à deux voies avec son compère Patrick Cauvin. Les auteurs de Hors Jeu paru chez Casterman en 1987 ne sont pas tendres sur l’état de la planète Foot. Comme le suggère le romancier : « Quand on invente le pire, il arrive souvent ». Des propos que ne semble par renier le dessinateur !

Heureusement le traitement du sujet par Margerin (extrait de Lucien) ou par Bouzard (Football, football chez Dargaud) sont suffisamment légers pour favoriser une remise en jeu plus sereine.

Il n’y a pas que le foot dans la vie et on retrouvera dans les pages du magazine les principaux échos de l’actualité du moment : Posy Simmonds pour l’adaptation de son Tamara Drewe au cinéma ; où nous risquons d’apercevoir bientôt Ducobu c’est du moins l’une des révélations des auteurs Godi et Zidrou présents également dans ce numéro.

Bilal encore lui, revient sur la série Boro. L’auteur des couvertures de la célèbre série écrit par Dan Franck garde la main sur les adaptations en BD de ce succès populaire des années 1980, un rôle bien particulier mais dont semble très bien s’accommoder le jeune dessinateur de la série Marc Veber.

On gardera pour la bonne bouche deux beaux articles. Un consacré au Chevalier blanc, série culte du journal de Tintin, mais on s’attardera davantage sur le bel hommage à Antonio Parras dont la reconnaissance tardive avec le lièvre de Mars ne doit pas occulter le talent prolifique et...discret.

On terminera ce numéro avec le retour de Bernard Prince. La rédaction de dBD a une nouvelle fois cédé aux charmes de la prépublication (largement annoncée en couverture). Tout le monde est sur le pont : l’espiègle Djinn et le vieux Barney et... Le beau Bernard aujourd’hui équipé de téléphone portable, GPS et d’internet ! Toutes ces nouveautés technologiques n’empêchent pas les méchants de poursuivre leurs sinistres besognes en kidnappant Djinn et...le Cormoran, l’un des bateaux les plus célèbres de la BD franco-belge ! Hermann au dessin toujours aussi efficace et son fils Yves H. qui pour l’occasion reprend une trame assez classique, conforme à la série, nous mènent en bateau jusqu’à la rentrée.

(par Patrice Gentilhomme)

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8 Messages :
  • dBD n° 45 : Princes du Foot ?
    11 juillet 2010 18:00, par Oncle Francois

    Dommage que les Bleus aient été si mauvais cette année. Grrr !

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  • dBD n° 45 : Princes du Foot ?
    14 juillet 2010 16:15, par toto

    Magazine bd trop cher !
    j’en n’achète plus depuis un an ...à cause du prix.
    Ils peuvent disparaitre , casemate, dbd et autres , ça ne me touchera pas.C’est abusé les tarifs !
    Déjà la bd j’en achète plus trop non plus sauf en seconde main , alors les mags...
    C’est dommage tout ça , le monde de la bd va se crasher un de ces 4.
    Mais on se fout de l’avis des lecteurs et des créateurs .
    je restreint mes achats bd énormément et finalement souvent j’achète des trucs étrangers , de moins en moins du français , ça arrive mais je suis encore plus exigeant.
    Déjà dit : trop de trucs identiques , rien d’innovant en france , ni sur le plan graphique ni scénaristique .
    Mais bon on attend l’avis d’intellectuel de la bd qui écrivent des bouquins là dessus pour changer de cap .
    Et bien continuez ...
    sans moi.
    à terme ( et je ne suis pas le seul à le penser) j’aurai raison.
    bye.
    Toto.

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    • Répondu par Giff Wiff le 18 juillet 2010 à  10:16 :

      Dire que les magazines BD (DBD, CASEMATE...) sont trop chers, c’est de l’humour ? Quand on songe, par comparaison, au prix des albums type Soleil qui vous tombent des mains et qu’on ne relira jamais...
      La presse BD ou ce qu’il en reste résiste tant bien que mal auprès d’un cercle de 30 à 40 000 fidèles qui persistent à voir dans ce media un peu plus qu’un loisir jetable.
      Ce Toto est parait-il exigeant. Personnellement, je me contente de suivre mois après moi l’actualité de la BD (riche), mettant à profit les avis éclairés ou non de journalistes spécialisés jouant de ma curiosité, m’amenant à confirmer mes choix ou découvrir de nouveaux champs.
      Vive la presse BD et merci à ceux qui la font vivre envers et contre tout.

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  • dBD n° 45 : Princes du Foot ?
    3 août 2010 10:41, par la plume occulte

    Le commentaire fait par Toto est un discourt qu’il faut savoir entendre,puisqu’il est le reflet d’un sentiment qui gagne du terrain -a juste raison semble t’il-.L’état de fait que Toto dénonce fait parti des raisons qui ici -comme pour le comics aux USA- conduiront la BD dans le mur.Il y a trop de luxe systématique dans la BD,ce qui la coupe de tout un public et contrarie le renouvellement et l’élargissement de son lectorat.

    Je suis à fond pour les magazines BD et les fascicules de kiosques.Le kiosque,territoire déserté ,antre de l’achat spontané qui a converti -et contaminé- tant de monde aux petites cases.

    Je suis donc un fans absolu des magazines papiers sur la BD,mais aujourd’hui ce soutiens tiens quasiment du militantisme...

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    • Répondu par Kamil P le 3 août 2010 à  14:21 :

      L’état de délabrement de la presse BD (critique) a de nombreuses raisons ; les énumérer toutes demanderait un article de fond à lui seul.

      Je me contenterais de mettre en exergue la pauvreté du contenu des revues de critique. Trop souvent, les articles ne font que reformuler les communiqués de presses. Trop souvent, la peur de voir un annonceur exercer un quelconque chantage musèle la critique en elle-même. Il n’y a pas assez d’exigence éditoriale non plus, par rapport à la ligne que doivent suivre les journaux. Souvent les rédacteurs en chef craignent que les articles de fond découragent les lecteurs et les annonceurs potentiels. Souvent les avis émis à travers les chroniques ressemblent à ceux de Jacques Martin du temps de « l’école des fans » : « C’est super ! Ils ont tous gagné ! ». 10/10 !

      Je passe outre la question du copinage...

      L’association des critiques de bandes dessinées n’a aucune idée de la BD, aucune idée du travail de critique, n’est jamais à l’avant garde, ne prend jamais de risques, elle est toujours condescendantes, aucun code de déontologie, accepte n’importe qui en son sein... et tire une langue de bois qui ferait rougir un caméléon.

      Les meilleurs articles que j’ai lu venaient pour la plupart de fanzines, d’Internet et des hors séries de « Beaux Arts Magazine »... jamais des autres magazines payants à grand tirage.

      Le cinéma a eu Serge Daney pour élever la critique. Nous on se complait toujours dans une certaine autosatisfaction (le fameux « petit pouvoir » du critique avec son bon mot assassin) : on est entre gens de bonne compagnie, on fait la nique au milieu journalistique traditionnel. Ce n’est pas un hasard si bon nombre de critiques de BD sont des auteurs ratés, des galeristes ratés, des éditeurs ratés, des journalistes ratés (ou mis au placard)... ou pire, des collectionneurs de BD assoiffés de dédicaces exclusives (j’en connais...)

      Un peu de modestie, d’auto-dérision et... de sens critique ne ferait pas de mal à notre corporation...

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      • Répondu par la plume occulte le 5 août 2010 à  10:51 :

        Voilà un commentaire bien intéressant-et courageux- qui mériterait des éclaircissements supplémentaires,principalement l’ensemble du dernier paragraphe.

        La phrase" l’association des critiques de Bandes Dessinées n’a aucune idée de la BD pourrait être valable pour bien des acteurs de ce média.La BD la belle BD ne mérite vraiment pas ça !!

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  • parce que j’ai de plus en plus l’impression que l’éditeur prend le lecteur pour un c..

    D’abord, il ne tient pas ses promesses : ancien abonné de BoDoÏ, je n’ai jamais vu mon abonnement transféré à DBD comme annoncé (il restait pourtant 9 numéros à me servir !)

    Ensuite, il ne répond pas au courrier

    De plus, l’augmentation de prix du numéro 45, sans doute lié à l’augmentation de pagination me paraît être une vente un peu forcée : pourquoi me faire acheter une prébublication d’un récit qui paraîtra en album avant même que sa prépublication ne soit terminée. Et si encore, il s’agissait d’une oeuvre originale à découvrir, qui risquerait de passer inaperçue faute de visibilité...

    Et puis surtout, j’ai l’impression que DBD parle parfois d’ouvrages qu’il n’a même pas ouverts, et que dès lors ses articles relèvent plus du copinage que de la critique, voire de la simple information.

    Des exemples ?
    DBD n°36, p.92 notice consacrée à l’intégrale Tif et Tondu n°6 : "sont réunis dans ce volume... "Le scaphandrier mort"... "Tif et Tondu à New York" et "Aventure birmane".

    En réalité ce volume comprend : "La matière verte","Tif rebondit" et "Le fantôme du samouraï"

    DBD n°37, p.92 notice consacrée à l’intégrale de Sambre :
    "cette somptueuse intégrale... comporte les cinq albums constituant le premier cycle... 296 pages couleurs"
    avec en plus un sérieux encouragement à l’achat.

    Déception : Glénat n’a pas été foutu de réunir le cycle complet et l’album en question ne comprend que les quatre premiers albums pour un total de 224 pages ( mais toujours au prix de 69 euro)

    DBD n°42 p.90 : notice consacrée à l’intégrale Tif et Tondu n°7 : "ce septième volume propose.... "Le scaphandrier mort","Tif et Tondu à New York" et "Aventure birmane"

    En réalité, si les deux premiers titres sont bien dans l’intégrale , le troisième est remplacé par "Sorti des abîmes"

    DBD n°43 P.4 Article "Spirou soigne ses abonnés"
    "...ces petits veinards ont reçu cette année un feuilleton Bd réunissant sur le principe du cadavre exquis cinquante auteurs ayant réalisé une aventure inédite de Spirou"

    Dans le Spirou n°3768 du 30 juin 2010, on peut lire page 18 sous le titre "le cadavre bouge déjà" qu’il y aura 66 (et pas 50) auteurs, mais surtout que ce livre sera chez les abonnés en février 2011

    DBD n°43 p.89, article "Petits mais malins"
    "espérons que cette entreprise réunira les ouvrages édités par Dupuis et ceux inédits chez cet éditeur, alors proposés par Soleil et Jourdan"

    Ces inédits sont repris dans le volume 1 de l’intégrale dont l’article se veut un compte-rendu. L’auteur de l’article a-t-il seulement ouvert le livre ?!

    J’arrête la liste pour ne pas lasser ceux qui le liront, mais je espère que l’éditeur comprendra qu’il faudra un jour arrêter de prendre le lecteur pour un pigeon facile à plumer.

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    • Répondu par sergio le 3 août 2010 à  23:00 :

      Pour continuer le debat sur la presse BD, c’est vrai qu’elle est un peu chere mais si l’on rapporte le temps de lecture au prix, ce n’est pas si mal. Je fais notamment allusion à Casemate qui est une excellente revue pour les amateurs (peut-etre avertis) de BDs. A chaque numero, je prends beaucoup de plaisir a voir les auteurs commenter certaines de leurs planches, c’est une approche tres complementaire de la lecture d’albums. Quant à se tenir au courant des nouveautés, des sites comme actuabd ou un magazine gratuit comme Zoo font tres bien l’affaire !
      Enfin, sans faire de pub aux magazines BD en question, les abonnements proposent souvent un album BD offert, ce qui ramène le prix au numéro à moins de 4 euros.

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