Coupe du monde, oblige chacun se sent obligé de consacrer un peu de place au ballon rond. Peut-être une manière parfois originale de revisiter notre médium préféré à la lumière d’un événement si médiatisé qu’il en écraserait presque tout le reste !
C’est Henri Filippini qui donne le coup d’envoi avec un dossier historique très fouillé sur la présence du foot dans nos cases. C’est l’occasion pour l’éditorialiste de revenir sur quelques séries mythiques comme Vincent Larcher, Jari ou Éric Castel dessinées par Raymond Reding. Elles ont fait pour certaines d’entre elles les beaux jours du journal Tintin. Ce dossier aussi complet qu’on peut l’être sur ce genre de sujet a le mérite de faire un tour d’horizon.
Ceux qui ont fréquenté les festivals des années 80 (dont Angoulême) se souviennent sans doute de cette équipe de foot composée de la fine-fleur de la BD de cette époque, le Mickson BD Football Club : De Mézière à Margerin, de Julliard à Vuillemin, un grand nombre de "vedettes" réunies par Étienne Robial responsable des éditions Futuropolis à l’époque passèrent allègrement de la bulle au ballon ! Les amateurs pouvaient alors assister à leurs exploits sur les terrains d’Angoulême (fin janvier évidemment !) de Bordeaux ou même de Fleury-Mérogis ! Retour sur une période pas si lointaine, où les dessinateurs n’hésitaient pas à laisser leurs planches à dessin pour chausser les crampons..
Quelques pages plus loin, Enki Bilal (membre éminent du Mickson BD Football Club !) remet la balle en jeu dans un entretien à deux voies avec son compère Patrick Cauvin. Les auteurs de Hors Jeu paru chez Casterman en 1987 ne sont pas tendres sur l’état de la planète Foot. Comme le suggère le romancier : « Quand on invente le pire, il arrive souvent ». Des propos que ne semble par renier le dessinateur !
Heureusement le traitement du sujet par Margerin (extrait de Lucien) ou par Bouzard (Football, football chez Dargaud) sont suffisamment légers pour favoriser une remise en jeu plus sereine.
Il n’y a pas que le foot dans la vie et on retrouvera dans les pages du magazine les principaux échos de l’actualité du moment : Posy Simmonds pour l’adaptation de son Tamara Drewe au cinéma ; où nous risquons d’apercevoir bientôt Ducobu c’est du moins l’une des révélations des auteurs Godi et Zidrou présents également dans ce numéro.
Bilal encore lui, revient sur la série Boro. L’auteur des couvertures de la célèbre série écrit par Dan Franck garde la main sur les adaptations en BD de ce succès populaire des années 1980, un rôle bien particulier mais dont semble très bien s’accommoder le jeune dessinateur de la série Marc Veber.
On gardera pour la bonne bouche deux beaux articles. Un consacré au Chevalier blanc, série culte du journal de Tintin, mais on s’attardera davantage sur le bel hommage à Antonio Parras dont la reconnaissance tardive avec le lièvre de Mars ne doit pas occulter le talent prolifique et...discret.
On terminera ce numéro avec le retour de Bernard Prince. La rédaction de dBD a une nouvelle fois cédé aux charmes de la prépublication (largement annoncée en couverture). Tout le monde est sur le pont : l’espiègle Djinn et le vieux Barney et... Le beau Bernard aujourd’hui équipé de téléphone portable, GPS et d’internet ! Toutes ces nouveautés technologiques n’empêchent pas les méchants de poursuivre leurs sinistres besognes en kidnappant Djinn et...le Cormoran, l’un des bateaux les plus célèbres de la BD franco-belge ! Hermann au dessin toujours aussi efficace et son fils Yves H. qui pour l’occasion reprend une trame assez classique, conforme à la série, nous mènent en bateau jusqu’à la rentrée.
(par Patrice Gentilhomme)
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