dBD n°115 : Valérian, Laureline... la BD en couple !

Science fiction et BD font partie de ces vieux couples qui ont participé de l’histoire de la BD. La rencontre des deux genres a produit le pire comme le meilleur et constitue un marqueur important dans l’évolution du medium. Depuis les origines, le cinéma est venu sceller cette union avec des productions parfois inégales mais qui témoignent l’extraordinaire vivacité de ces expressions. Dernière en date, très attendue, l’adaptation des aventures de l’agent spatio-temporel Valérian constitue incontestablement l’événement de l’été.

Pour Casemate, Valérian serait-il l’anti-Star Wars ?

Le film de Luc Besson sortira sur les écrans le 26 juillet prochain ; en janvier, les festivaliers avaient pu en découvrir les premières images à l’Alpha, la nouvelle médiathèque d’Angoulême . C’est donc l’occasion pour de nombreux commentateurs de revenir sur l’histoire d’une saga formidable née dans les pages du magazine Pilote des années 1970 et qui aujourd’hui, fête ses cinquante ans.

Après son concurrent Casemate qui n’hésitait pas à comparer cette production au mythique Star Wars qui a effectivement beaucoup emprunté à l’univers de Valérian, c’est au tour de la revue de Frédéric Bosser d’aborder le sujet. Fidèle à son habitude dBD a choisi de donner la parole aux auteurs de la série. Pierre Christin et de Jean-Claude Mézières revisitent pour nous la genèse de la série, s’attardant davantage sur les albums que sur le film, les auteurs étant tenus à une certaine réserve, « la pression commerciale étant énorme ». Le couple de vieillards (dixit Pierre Christin) avoue bosser comme des damnés depuis l’annonce du film-événement.

Un numéro Spécial de Pilote, un retour au source pour notre agent spatio temporel !

Autre couple, autre univers, dBD fait la promotion du travail d’Alejandro Jodorowsky et de Pascal Montaudon, profitant d’une exposition de leurs travaux à la galerie Azzedine-Alaïa. La revue nous révèle le travail collaboratif du génial scénariste avec la jeune peintre, une complicité dans la vie et à la ville. Au final, on nous gratifie d’une série d’illustrations originales, synthèses des univers de chacun des deux créateurs. Des créations personnelles et originales dont le caractère fusionnel est revendiqué jusque dans une nouvelle signature, pascALEjandro. Un acte symboliquement très fort selon le scénariste de l’Incal qui, à 88 ans, entame là, un nouvel avatar de sa carrière.

La revue Beaux Arts avait déjà anticipé avec un numéro paru en janvier. Toujours disponible.

Couple moins médiatique mais non moins talentueux, Brugeas et Toulhoat forment un duo remarqué depuis quelques années, notamment à travers les séries Bloc 109 ou Le Roy des ribauds (Akileos). Le portrait croisé de ces jeunes auteurs offre l’occasion de découvrir une démarche singulière, qui n’a visiblement pas fini de nous surprendre.

Les relations Punk et BD illustrent une autre histoire de couple mouvementée, provocatrice mais déterminante dans l’évolution de la BD des années 1970-1980.
De Métal Hurlant à Viper, la vie et la mort de quelques revues emblématiques de cette période ont accompagné ce mouvement musical, au risque de sombrer avec. Sans nostalgie, ni regret particulier, Frédérique Pelletier revient sur ces années « destroy » dont beaucoup d’auteurs aujourd’hui disparus n’ont pour autant pas manqué de marquer cette époque et d’y laisser « des traces indélébiles ».