Sous une couverture évoquant « L’île au trésor » et signée Hermann, (dont Le Diable des 7 mers est annoncé chez Dupuis pour septembre) le magazine propose d’aller à la rencontre de la nouvelle vague !
La nouvelle vague ? C’est celle que constitue la cohorte d’une vingtaine d’auteurs soigneusement sélectionnés par la rédaction. Histoire de ne pas bronzer idiot, on vous propose de lire (ou relire) sur votre plage préférée les pavés de quelques-uns des auteurs en vue depuis quelques temps. En y regardant de plus près, on aperçoit quelques personnalités qui ne sont pas issues de la toute dernière pluie d’albums, loin s’en faut ! : Denis Bajram, Christophe Blain ou Richard Guérineau (Après la nuit, Delcourt) et bien d’autres occupent le paysage bédéphile depuis quelques années !
Mais qu’importe, admettons l’hypothèse et voyons la liste d’auteurs qui nous est proposée et dont, pour certains, l’actualité d’automne risque d’être riche.
Ainsi nous est donnée l’occasion de croiser au fil des pages de ce copieux numéro Xavier Fourquemin (La légende de Changeling) Giulio De Vita (James Haeler, Le Lombard) croisent Pedrosa, (Les trois ombres, Delcourt) Vallée (Il était une fois en France, Glénat)ou Perrissin (El Niño), Hubert, Marazano (le complexe du Chimpanzé, Dargaud), etc.
Une manière agréable de marquer une pause en compagnie de vingt-deux auteurs pendant cette trêve ( ?) estivale et éditoriale de l’été.
On peut toutefois regretter que les questions posées soient les mêmes pour chacun des auteurs interrogés. Ce procédé de journaliste paresseux, ici systématique, rend la lecture de ce dossier ennuyeuse et ne permet pas de faire émerger la véritable personnalité des dessinateurs ou scénaristes passés au crible de cet interrogatoire un peu formel.
La guerre des Sambre de Hugo et Iris, Tout seul de Chabouté, le tome 2 de Long John Silver de Dorison et Lauffray ou le sublime Mattéo de Gibrat sont quelques-uns des trésors de la rentrée annoncés en couverture. Afin de mieux découvrir ce panel de nouveautés dBD propose de courts extraits de ces histoires, une manière de se mettre en bouche.
Actualité oblige, Sfar et son Petit Prince sont également au sommaire de ce numéro dans une courte interview.
Hervé Di Rosa enfant terrible de l’art contemporain fait l’objet d’un entretien plus important, abondamment illustré et nourri d’anecdotes souvent savoureuses. Le croqueur d’images ne mâche pas ses mots ! Au passage, on relèvera cette consigne de ce sympathique provocateur : « Il faut encourager le mépris des intellectuels pour la bande dessinée, c’est un des moyens de la préserver des mainmises. » .Les intellos apprécieront !
Un qui ne mâche pas non plus ses mots, c’est… Henri Filippini ! Le mépris, l’homme connaît bien puisqu’il vient d’en faire les frais récemment. Il répond donc à nouveau dans son billet d’humeur sans détour et sans se renier, sous un titre qui donne le ton : Pourris de BD ! Oubliant un peu vite qu’il fut aussi partie prenante de cet échange, n’étant pas autant la victime qu’il le laisse entendre dans ces lignes.
Pas de doute , l’été sera chaud !
(par Patrice Gentilhomme)
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