L’hommage à Tibet est constitué d’un volumineux dossier principalement constitué d’une soixantaine de dessins hommages et clins d’œil plus ou moins révérencieux. On découvre entre autre la profonde amitié qui unissait l’auteur de Chick Billet le chanteur Adamo.
Un peu plus loin, c’est Henri Filippini,, spécialiste du genre nécro, qui salue la mémoire de deux autres disparus : Loro et De Becketch, un tandem découvert dans les fameuses pages « actualités » du Pilote des années 70 qui par la suite a donné naissance à la fausse série Abel Dopeulapeul, archétype du privé looser et alcoolique. Ils ont, eux, sombré dans la presse puis l’action politique à l’extrême droite, un virage qui égratigne le parcours de deux auteurs néanmoins prolixes et talentueux.
À défaut de sentir le sapin, d’autres hommages sentent bon la chlorophylle comme celui exhaustif et généreux consacré à Raymond Macherot père de nombreuses séries animalières qui ont fait les beaux jours de Tintin et de Spirou.
Fort heureusement ce numéro ne se réduit pas qu’aux hommages posthumes et aux hagiographies ! L’actualité éditoriale rattrape la revue, à l’occasion de la publication de l’intégrale de Amérikkka (Ed. Emmanuel Proust), Nicolas Otero, le dessinateur, et Roger Martin reviennent sur la genèse cette série très politique, musclée et originale dont la parution du septième tome et imminente.
Au chapitre découverte, le lecteur curieux appréciera d’en savoir un peu plus sur de jeunes auteurs déjà remarqués (et remarquables). Ainsi les amateurs de Racines (Six pieds sous Terre) pourront mieux connaître sur Pierre Duba, auteur discret et exigeant, au style graphique personnel et varié qui à confié à Frédéric Bosser quelques éléments de son parcours.
Théo, dessinateur incroyablement doué du Trône d’argile (paru chez Delcourt) raconte sa rencontre avec Jarry et Richemond puis avec Jodorowski (pour Le Pape terrible). L’artiste florentin revient avec humour et modestie sur son entrée dans la bande dessinée française, une aventure qui ressemblerait à un conte de fée si elle n’était validée par un talent particulièrement prometteur. Pour en savoir plus on consultera le portrait réalisé notre collaborateur Didier Pasamonik sur MundoBD.fr.
Coïncidence à la fois terrible et fabuleusement optimiste qui voit l’extraordinaire vitalité de la BD historique représentée par ce jeune dessinateur au moment où disparait l’un de ses plus illustres défenseurs.
The Show Must Go On !
(par Patrice Gentilhomme)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
dBD n° 41, en librairie et en kiosquet, 8,90 €
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
Participez à la discussion