La sortie à grand renfort de publicité des « Mondes de Thorgal » s’accompagne ici d’une rencontre avec les protagonistes de l’affaire ; Yves Sente au scénario et le couple Rosinski et de Vita pour la mise en images.
L’avenir de la BD passe-t-il donc par une exploitation tous azimuts des séries à succès en déclinant, sous différentes variantes, l’historique des principaux personnages ? Si l’on en croit la réussite de l’opération XIII Mystery menée à partir de la création de Van Hamme et Vance la recette semble payante ! La très large couverture de cette offensive éditoriale permet aux amateurs de retrouver leurs héros favoris dans des aventures inédites et fournit aux auteurs l’occasion d’élargir et d’enrichir l’univers initial de la série. La revue de Frédéric Bosser accompagne « le phénomène » d’un très large dossier .
La BD de demain est éviquée aussi avec une sélection de dix jeunes auteurs dont beaucoup ont déjà marqué ces dernières années, cela dit, mais qu’importe ! dBD propose un tour d’horizon de cette « nouvelle » génération. À grand renfort d’entretiens, l’occasion nous est fournie d’en confronter les points de vue de Bastien Vives à Arthur de Pins, en passant par Romain Hugault ou Rudy Spiessert, chacun de ces jeunes auteurs nous livrant une vision parfois iconoclaste, souvent sans concession, de son travail. Un aperçu varié et assez représentatif de ce que le monde de bulles pourrait devenir dans les années qui viennent. Entre bilan et perspectives un dossier séduisant et richement illustré qui se lit avec gourmandise.
Fidèle à ses habitudes, dBD n’oublie pas non plus son éditorialiste Henri Filippini qui revient sur quelques grands noms de la BD bien souvent injustement oubliés. C’est encore le cas ce mois ci avec un bel article consacré à une grande figure de l’époque « Vaillant » : Roger Mas, dessinateur de Pif le chien. Issu de la même école, Totoche, mélange de gavroche et de titi parisien créé par Jean Tabary a également les honneurs de ce numéro. Cette série aujourd’hui tombée dans l’oubli a traversé les années de gloire du Pif Gadget (1960/70), avec succès et talent. Ces deux séquences consacrées au patrimoine de la BD d’expression française sont particulièrement bienvenues en cette fin d’année saturée de rééditions et d’intégrales en tous genres.
(par Patrice Gentilhomme)
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