Depuis quelques temps, on assiste à un retour en force de la bande dessinée érotique sur les rayonnages de nos librairies. Si le genre n’avait pas totalement disparu ce retour est particulièrement sensible depuis l’arrivée des éditions Delcourt sur ce créneau. Après le succès de Premières fois et de Filles perdues d’Alan More l’éditeur enchaîne avec la mise en place d’une collection titrée : Erotix, au logotype explicite. Le catalogue devrait s’ouvrir à des auteurs aussi divers que Magnus, Crepax ou…Zep.
Il n’en fallait pas plus pour que Henri Filippini, (auteur notamment d’une encyclopédie de la BD érotique, régulièrement rééditée) et Frédéric Bosser prennent, si l’on peut dire, les choses en main et... s’étalent sur le sujet dans un volumineux dossier abondamment illustré, comme il se doit !
On ne vous rappellera pas ici que la BD ne se limite pas qu’à des histoires à gros nez, ce n’est pas d’hier que le médium aborde des sujets adultes ou graves. Les violences faites aux femmes demeurent un sujet difficile qui a été néanmoins jusqu’à maintenant peu traité. A la faveur de la sortie de l’ouvrage de Marie Moinard dBD jette un coup de projecteur sur cette nouvelle BD militante.
L’infatigable Convard figure au sommaire de ce numéro pour une nouvelle série : les aventures de Kaplan et Masson, mettant en scène un duo qui fait irrésistiblement penser à un autre couple célèbre des années cinquante, l’Espadon en moins !
Comme à son habitude, le magazine fait la part belle aux auteurs en vue du moment (certains diront en promotion, mais bon…) : Marc-Antoine Mathieu et son Dieu en personne (Delcourt) y sont accueillis très généreusement (8 pages), tout comme Mandryka et son nouveau Concombre masqué paraissant chez Dargaud et Jigounov (pour un nouveau cycle des aventures d’Alpha) sont donc au rendez-vous de ce nouveau numéro de la revue.
Ce numéro se termine par un coup de cœur de l’incontournable Filippini pour Jean Trubert, auteur injustement reconnu (par ailleurs sujet d’un bel article dans le dernier Période Rouge)
et un coup de sang du même Filippini à propos du dernier numéro de Pilote jugé trop racoleur et pas assez fidèle à l’esprit initial de la revue mythique. Mais ça, nos lecteurs le savaient déjà.
(par Patrice Gentilhomme)
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