Presse & Fanzines

dBd n°68 : Au nom du père…

Par Patrice Gentilhomme le 6 novembre 2012                      Lien  
Les auteurs sont considérés comme les pères de leur propre création, un attribut que chacun s’approprie comme il peut !

S’il est convenu d’établir une filiation plus ou moins imaginaire entre le dessinateur et ses héros de papier celle-ci peut s’avérer encombrante, voire difficile à porter. Intimement lié au processus créatif l’image est tenace et se décline sous des formes diverses et variées, la BD n’y échappe pas !

« Ce voyage des pères », c’est un peu le fil rouge du nouveau numéro de dBD. Les auteurs parviennent-ils toujours à exercer leur autorité sur leur progéniture ? Rien n’est moins sûr !

Néanmoins les chroniqueurs du journal ne manquent pas d’attirer notre attention sur les géniteurs de nos héros préférés.

Yoko Tsuno, la jolie électronicienne eurasienne imaginée par Roger Leloup (80 ans cette année !) nous est remise en mémoire par Henri Filippini. L’héroïne de près de 42 ans (eh oui !) qui n’a jamais cessé de paraître dans les pages du magazine Spirou voit paraître un nouvel épisode (le 26e) de ses aventures trépidantes.

De père inconnu, le joyeux moussaillon Colin Colas ? Presque ! Rendons grâce à Patrick Weber qui, au fil de sa chronique mensuelle parvient à exhumer certains trésors. C’est encore le cas ce mois-ci avec un retour instructif sur cette série qui fit les beaux jours de la revue Super As. Colin Colas est dû au talent du Flamand Eddy Ryssack, père graphqiue de ce mousse intrépide.

Guillaume Bianco lui ne cache pas ses craintes face à la paternité mais assume totalement celle de son rejeton le plus célèbre : Billy Brouillard (Soleil) ! L’auteur n’hésite pas à confier à Frédéric Bosser ses angoisses, ses obsessions et ses états d’âmes . Une rencontre coup de cœur qui permet d’en savoir un peu plus sur un auteur inclassable au style narratif et graphique très personnels.

Autre génération et autre rapport à la paternité avec Jacques Tardi dont le dernier album justifie complètement la tonalité de ce numéro. L’éditeur de dBD ne craint pas de l’affirmer dans son édito que cet album fera date dans la carrière du père d’Adèle Blanc-Sec, qualifiant au passage cet album d’ "œuvre majeure du 9e art" !

Manifestement sous le charme, la rédaction consacre une bonne place à Moi René Tardi, prisonnier de guerre au stalag IIB : couverture et entretien copieux (et exclusif !), sans oublier un article fort élogieux dans le cahier critique.

Dans l’interview le dessinateur se livre avec générosité ; il est vrai que le sujet se prête à la confidence : Tardi dévoile la genèse d’un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps mais dont il ne cache pas les difficultés.

Derrière les révélations techniques ou éditoriales, l’auteur nous livre un portrait plein de respect et d’affectation pour ce père aujourd’hui disparu. Un entretien où affleurent les interrogations d’un artiste aux prises avec un sujet sensible, douloureux l’émotion et la pudeur d’un fils .

Bien entendu Vuillemin est de la fête avec un gentil édito où il commente à sa façon la captivité du père du dessinateur. Face à un nazi qui a décoré le mirador du camp de rideaux et des géraniums le prisonnier réplique « Tu comprends maintenant pourquoi on leur fait la guerre, fiston...ces cons-là n’ont strictement aucun goût. » Le "père de la ligne crade" a encore frappé !

Voir en ligne : dBD en ligne

(par Patrice Gentilhomme)

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3 Messages :
  • dBd n°68 : Au nom du père…
    7 novembre 2012 11:44, par fetnat

    la rédaction consacre une bonne place à Moi René Tardi, prisonnier de guerre au stalag IIB : couverture et entretien copieux (et exclusif !)

    Entretien "exclusif" ? J’ai dû mal lire le dernier n° de Casemate qui, outre sa couverture, consacre un dossier de 10 pages ( dont 4 d’entretien avec l’auteur ) à la dernière production de Tardi ...

    fetnat

    Répondre à ce message

    • Répondu le 7 novembre 2012 à  16:54 :

      Voyons, ce n’est pas le même entretien que dans Casemate - c’est donc à ce titre qu’il est exclusif ! (J’ironise évidemment)

      Répondre à ce message

    • Répondu le 19 novembre 2012 à  22:40 :

      Entretien exclusif de Tardi et info exclusive : selon Weber , Ryssack a dessiné 3 Spirou. ! Du grand n’importe quoi . Je suis surpris que vous n’ayez pas relevé cette erreur grossière dans votre chronique.

      Répondre à ce message

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