Mai 1970 : aux environs de la ville de Takeo. Le roi Sianouk vient d’être renversé par les militaires.
Snoul n’est encore qu’un jeune villageois, il suis l’enseignement des moines à la pagode mais déjà une haine incontrôlée le pousse à martyriser le jeune Ky parce qu’il est vietnamien.
Lundi 14 avril 1975, année du lièvre. Depuis la veille, jour de nouvel an Khmer, les lignes de fronts se sont effondrées, les Khmers rouges, les communistes ne sont plus loin, Phnom-Penh ne se trouve plus qu’à une quinzaine de kilomètres.
Juché sur la tourelle de mitrailleuse d’un char M-113, Snoul peut les voir s’agiter. Ils ne tarderont plus à présent. Snoul les attend, lui un soldat sans grade appartenant à une commpagnie sans nom.
Snoul et sa compagnie ou plutôt ce qu’il en reste ont décidé de rester sur place. Ils ne se font aucune illusion sur leur destinée. Livrés à eux-même, les soldats s’acharnent sur les déserteurs et les profiteurs.
Snoul va ête tué au combat. Les colonnes de réfugiés vont envahir les routes, un autre martyre commence.
(par Patrick Albray)
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"Mon père a été tué en 1976 par les Khmers Rouges. J’ai réalisé ce livre en hommage à tous ceux que j’ai dû quitter. En mémoire de cette ville, Phnom Penh, qui m’a vu grandir et que j’ai tant aimé parcourir avec mes sandales, le nez au vent afin d’en saisir toutes les odeurs et vibrations. En mémoire de tous ces événements qui continuent à nous hanter, nous qui sommes là aujourd’hui, à espérer et croire. Aujourd’hui, encore, je suis toujours en quête de réponses... dans l’attente d’un peu de justice..."
La guerre du Vietnam a été l’une des pires horreurs de la seconde moitié du XXe siècle, et tous ceux qui l’ont vécue en ont été marqués à vie. Si des films américains ont montré le traumatisme chez les GIs qui ont été forcés d’y participer, rares sont les témoignages de Vietnamiens. Ce livre terriblement émouvant, qui commence par décrire la vie dans les rizières avant de montrer les effroyables images de guerre, comble donc un vide. Le travail graphique, partiellement basé sur des photographies d’époque, est époustouflant, passant de l’impressionnisme à l’hyperréalisme. Et il nous donne envie de vomir.
Le livre est complété par un dossier historique qui remet les événements dans leur contexte.
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