Rome. Été de l’an 12 avant J.-C. Au cœur de la nuit, une trentaine de personnages préservant leur anonymat derrière des masques d’oiseaux sont réunis dans le bois des furies. Leur but ? Obtenir la tête de l’empereur Auguste. Que ce soit par vengeance personnelle ou par passion politique, ils se sont jurés d’abattre celui qu’ils considèrent comme un tyran pour le remplacer par le fils de César, Ptolémée César dit Césarion, que l’on pensait mort.
Alix tout juste rentré d’Égypte d’où il a ramené à ses côtés son compagnon de toujours Enak, donné pour mort lui aussi, doit affronter une succession de graves déconvenues. Considéré comme un traître et ennemi de Rome, Enak est arrêté et emprisonné sur ordre de l’empereur. Le courroux du dictateur tombe rapidement sur Alix qui se voit destitué de sa charge de Sénateur et dépouillé de ses biens. Acculé, trompé, Alix se laisse convaincre par les ennemis d’Auguste et rejoint la conjuration.
Ce troisième tome des aventures d’Alix Gracchus en cheveux blancs continue de s’appuyer sur les atouts de la série : une intrigue bien ficelée, un environnement historique parfaitement documenté sur le fond comme sur la forme, et deux héros majeurs de la bande dessinée franco-belge que sont Alix et Enak.
La logique d’installer le jeune et fougueux Gallo-Romain dans une toge de sénateur est une idée brillante qui permet de développer des histoires où la diplomatie et la tactique politique prennent le pas sur les voyages au long cours aux quatre coins de l’Empire, permettant d’aborder l’époque depuis un tout autre point de vue. L’idée est tout à fait louable.
Malheureusement, ce troisième tome n’arrive pas à se défaire des problèmes qui plombaient déjà les deux premiers tomes : les dialogues sont d’une extrême lourdeur et font passer au forceps des informations documentaires pas forcément essentielles à la compréhension de l’histoire. Le fil narratif des intrigues parallèles, comme la crise d’adolescence du fils d’Enak qui le pousse dans les bras de la conjuration est convenue et manque d’une subtilité certaine.
Il est indéniable qu’ « Alix Senator » a des atouts à faire valoir : graphiquement tout fonctionne et le talent de scénariste de Valérie Mangin n’est plus à démontrer, mais les écueils cités plus haut font que cette série a le plus grand mal à décoller et à nous emballer.
(par Gallien Chanalet-Quercy)
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