Si on connaît un peu Olympe de Gouges, c’est grâce à quelques lieux publics en France. Une reconnaissance tardive de la République, pour cette citoyenne victime de la terreur en 1793. Une notoriété à peine supérieure à celle de Charlotte Corday, meurtrière de Marat...
Morte à 45 ans d’avoir trop voulu faire entendre sa voix durant les moments les plus durs de la Révolution Française, cette provinciale de Montauban aura vécu sans cesse en accord avec ses idées : amour libre, antiracisme, passion des lettres et courage social de chaque instant.
Si la courte carrière politique d’Olympe n’occupe pas l’essentiel de l’album, c’est que les auteurs ont tenu à explorer sa jeunesse, son éducation, les valeurs ancrées en elle tout au long d’une jeunesse rebelle et accomplie. Son chemin obstiné vers le monde de la littérature et du théâtre bénéficie d’un traitement plus que convaincant.
Bocquet n’a pas lésiné sur la documentation : la bibliographie de fin d’album est imposante, tout autant que les portraits de figures de l’époque détaillés dans un long appendice. Il a trouvé en Catel une parfaite partenaire : son noir et blanc plein de finesse s’adapte aussi bien aux costumes du XVIIIème siècle qu’aux bâtiments, mais surtout aux personnages, femmes en tête. Elle confère à Mme de Gouges un charme éblouissant, lui donnant une présence d’une force rare.
Cette belle fresque donne à réfléchir, tant les questions de la condition de la femme trouvent encore des résonances aujourd’hui. Sans parler de l’action politique, de l’engagement citoyen et de la lutte fondamentale (d’autant plus à l’époque) contre l’esclavage.
(par David TAUGIS)
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