Olivier Van Vaerenbergh, qui s’était fait remarquer auparavant dans les pages du quotidien belge Le Soir, puis de l’éphémère Pepper Plug, prit les rennes du journal quelques mois plus tard. Il n’a eu de cesse d’en conserver le côté expérimental. Pendant deux ans, le rédacteur en chef réussit à fédérer une équipe et à insuffler un « esprit Spirou » en organisant avec les auteurs de nombreux brainstormings sur l’évolution du journal.
Au fil des mois, Olivier Van Vaerenbergh avait proposé bon nombre de numéros originaux, comme les Spirou internationaux de l’été 2006, ou plus récemment des numéros entiers consacré à la lutte contre le racisme ou en faveur de l’écologie.
Même si Spirou se défendait bien dans le contexte difficile du marché des magazines pour la jeunesse, il semble que les ventes n’aient jamais atteint les chiffres escomptés par l’actionnaire Média-Participations, du moins ceux qui avaient été promis par l’ancienne direction de Dupuis lors de la refonte du journal en janvier 2006.
D’après nos informations, la direction de l’hebdomadaire sera assumée par un trio : Le propre directeur éditorial de Dupuis, Sergio Honorez, son adjoint, Benoît Fripiat et l’éditeur Frédéric Niffle, ce dernier effectuant depuis quelques mois une mission d’analyse et de réflexion sur certaines activités des éditions Dupuis, notamment celle concernant le journal de Spirou.
La direction de Dupuis entérine une nouvelle organisation, semble-t-il dans le but d’obtenir une meilleure réactivité entre les équipes belges et françaises. Un espace destiné à la rédaction de Spirou devrait s’ouvrir à Bruxelles. On imagine qu’il sera situé dans le « Building Tintin » de l’avenue Paul-Henri Spaak, à deux pas de la gare du Midi. La proximité avec les auteurs bruxellois, et français -via le Thalys- permettrait à la rédaction d’être encore plus un organe d’ouverture et d’échange. Si tel est le cas, ironie du sort, elle devrait œuvrer sur le lieu même où fut édité jadis le journal de Tintin, aujourd’hui disparu.
Cette décision, par sa volonté de rapprocher Marcinelle des autres entités du groupe Média-Participations, marque un développement inédit dans la stratégie des éditions Dupuis qui s’apprêtent à fêter les 70 ans de l’hebdomadaire dans la bonne humeur en avril 2008. Au prix d’un profond bouleversement, un de plus !
(par Nicolas Anspach)
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Photo en médaillon (c) Nicolas Anspach
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