Le lieutenant Lance Strikland a tourné le dos à sa vie de militaire pour devenir croque-mort. Il se fait désormais appeler Jonas Crow.
Depuis leurs aventures communes dans le premier cycle, le croque-mort pistolero se fait désormais accompagner de Rose Prairie, la ravissante jeune gouvernante anglaise et de Lin, la domestique chinoise, aussi à l’aise avec un Whipit gun (fusil à canon et crosse sciés) qu’avec un plumeau.
En manque d’argent, notre singulier trio est convoqué par un riche propriétaire terrien pour préparer le corps de sa belle-mère décédée, ainsi que l’organisation de ses funérailles. Leur client est un homme infect, mais pour trois cents dollars, nos amis sont prêts à surmonter les sentiments peu amicaux qu’il leur inspire. Mais lors de la cérémonie d’hommage, un incident se produit : l’époux de la défunte, un colonel à la retraite de l’armée américaine, reconnait Jonas Crow et l’interpelle par son vrai patronyme. Son attitude ne plaît pas à son gendre, qui menace de le battre. Crow s’interpose et frappe son client. Il va sans dire que nos amis sont boutés hors de la propriété. Adieu les trois cents dollars...
L’Undertaker avait aussi reconnu le vieil homme, il s’agit du colonel Warwick qu’il a croisé pendant la guerre. Intrigué par ses vociférations, Strikland/Crow retourne discrètement le voir. Il apprend que “L’Ogre de Sutter Camp”, alias Jeronimus Quint, un chirurgien croisé durant la guerre de Sécession et qui s’est révélé être un tueur en série, est toujours de ce monde. Crow s’était frotté à lui à l’époque où il était militaire. Il l’avait arrêté et remis aux autorités afin qu’il soit fusillé... Mais il est bien vivant et continue de commettre ses atroces méfaits. Jonas Crow et Warwick, accompagnés de Rose et Lin se lancent alors dans une périlleuse chasse au criminel.
Undertaker, la nouvelle série détonante de Ralph Meyer et Xavier Dorison a fait son retour en ce début d’année 2017 pour un nouveau cycle plein de promesses.
Le scénariste de W.E.S.T. et de Long John Silver maintient notre intérêt pour Jonas Crow en semant ça et là quelques bribes d’informations sur son passé. Assez pour nous aider à comprendre d’où lui viennent ses capacités de gunslinger, tout en maintenant une part d’ombre sur son ancienne vie que l’on imagine torturée. L’Undertaker est un anti-héros dans la droite ligne de Blueberry et du Bouncer.
“Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film” (Alfred Hitchcock)
D’apparence lourde, Jeronimus Quint est un colosse doublé d’un esprit vif et brillant, qui affiche une bonhomie malicieuse, ce qui en dit long sur sa dangerosité. Il est au cœur du récit de ce troisième épisode, qui ressemble à un huis-clos au cours duquel il tire les ficelles, jouant avec ses proies telles des marionnettes. Un adversaire à la mesure de l’Undertaker, assurément.
Depuis le premier épisode de Berceuse Assassine, il y a de cela vingt ans, Ralph Meyer nous a habitué à l’excellence dans son dessin. L’Ogre de Sutter Camp ne déroge pas à la règle. Le graphisme des personnages est tout bonnement exceptionnel et l’ambiance de cet album nous plonge tout droit dans les meilleurs romans noirs. Il nous tarde de lire la suite de ce récit.
En attendant la conclusion de cette intrigue, les plus impatients d’entre nous auront en ligne de mire la date du 9 juin et la publication de la réédition « Hors collection » du tome trois, dont vous venez de lire la chronique. Vous y découvrirez également les neuf pages noir et blanc du prochain épisode offertes en bonus. Quant aux autres, ils pourront toujours se procurer l’édition classique de ce troisième tome, qui contient aussi un petit cadeau : un carnet de croquis collector réservé à la première édition... Avis aux amateurs.
(par Christian MISSIA DIO)
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