Skizz est un extra-terrestre, interprète de formation qui part vers une conférence. A la suite d’un ennui technique, son vaisseau spatial s’échoue sur notre terre. Son véhicule est programmé pour s’autodétruire dans pareille situation. Son passager s’ extrait de justesse de l’engin et découvre l’étrange planète qu’est la nôtre. Il observe le comportement violent des individus qui la peuplent, les bâtiments desquels s’échappe une pollution destructrice… Bref, pour lui, nous sommes une civilisation primitive aux comportements irrationnels.
Désemparé et sans aucune ressource, il pourra toutefois compter sur le secours d’une adolescente de 15 ans, Roxy, et de deux jeunes adultes issus de la classe défavorisée. En fin de compte, c’est cette équipée qui s’avère la plus censée, mais très vite, le gouvernement britannique va s’intéresser à cet alien mesurant le danger potentiel qu’il pourrait présenter.
Nous sommes au milieu des années 1980 en Angleterre. Ce sont les années de la Dame de fer, Margaret Thatcher. C’est une période de grande austérité. Les émeutes sont fréquentes. La solidarité s’organise. Alan Moore, par cette fiction, va à nouveau dépeindre les paradoxes de nos sociétés. Il démontre que le bon sens n’appartient pas à ceux qui devraient le détenir.
Le graphisme de Jim Baikie, très typé années 1980, expressif, aux multiples cadrages et plans bien étudiés anime au mieux ce récit complet dynamique et inventif. Et si Skizz est ancré dans son temps, il n’est pour autant pas fermé dans son époque, car 40 ans plus tard, nous en apprécions encore toutes les spécificités.
(par David SPORCQ)
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