Ça chauffe pour la planète ! [1]
Dans la droite ligne du tome précédent, Michel, la fin, les moyens, tout ça..., notre reporter radio favori reprend la lutte pour préserver le petit coin de campagne paradisiaque dans lequel il s’est installé avec sa femme Béa. Après les camions qui menaçaient les paisibles routes de son village, c’est maintenant la forêt qui l’entoure qui est en danger après que des gisements de zebrium, un métal rare permettant de fabriquer des batteries de téléphones et de trottinettes électriques, aient été découverts dans le sous sol de la commune.
Mölen Skum, le PDG des sociétés Zcoot et Zpace, décide de faire main basse sur ce pactole souterrain, avec la complicité involontaire du maire de la commune qui n’a pas tout de suite compris les enjeux exacts du projet de méga mine entièrement automatisée prévue par Zcoot. Ce PDG n’est pas sans rappeler un milliardaire réel bien connu, au parcours similaire, et on appréciera au passage l’ironie de la consonance du nom donné par Pierre Maurel à ce personnage lointain, mais qui a une influence considérable sur la vie de Michel et de ses concitoyens. [2]
Contrairement au tome précédent où Michel avait dû tirer les vers du nez au maire, là, la lutte s’organise au niveau du village entier sur une idée de Béa, qui décide de créer une ZAD dans la forêt des Dombarelles. Le maire soutient l’initiative... du moins tant que tout reste discret !
Une série toujours aussi engagée et ancrée dans la réalité.
La série reste fidèle à ce qui fait son succès : un héros attachant et imparfait, une galerie de personnages secondaires discrets mais bien marqués, des sujets de société très actuels, quelques touches d’humour et un peu d’émotion. L’intrigue est réaliste et crédible et rappelle certaines luttes de haute volée, comme Notre Dame des Landes. La conclusion du récit est peut-être un peu facile mais Pierre Maurel nous a réservé une surprise avec une deuxième chute, beaucoup plus radicale et les deux conclusions réunies redonnent espoir : on peut encore préserver une zone naturelle.
Si le trait de Pierre Maurel permet de faire de très beaux décors fourmillant de mille et un détails qui ont leur importance, il pourra rebuter un lectorat amateur de personnages aux profils fins et léchés. Cependant, on oublie vite ce détail tant le récit nous emporte.
La dernière case du volume est à la fois pleine de sens et mystérieuse : retrouvera-t-on Michel dans de nouvelles aventures ? Un cycle s’est-il terminé ? En attendant d’avoir la réponse à ces questions, vous pouvez toujours vous replonger dans la série !
Tome 1 - Michel et les temps modernes
Tome 2 - Michel, fils des âges farouches
Tome 3 - Michel et le grand schisme
Tome 4 - Michel, La fin, les moyens, tout ça...
(par Gaëlle BEDIS)
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