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Redécouvrir Crespin dans l’édition collector des Humanos

Par Jorge Sanchez le 17 mai 2023                      Lien  
Dans une réédition collector des intégrales des deux séries-cultes de Michel Crespin (1955-2001), Les Humanoïdes Associés nous invitent à redécouvrir les univers captivants d’ "Armalite 16" et de "Marseil". Ces deux séries, publiées initialement dans les pages de "Métal Hurlant", offrent aux lecteurs une expérience complète, enrichie par des textes d'accompagnement commentant l'œuvre et l'auteur.

Dès les premières planches Crespin nous transporte dans les Hautes-Alpes et le Sud de la France de son enfance. Son style graphique, évoquant par moments des influences de Claude Auclair et André Beautemps, demeure d’une grande qualité. La colorisation, à la fois belle et soignée, ajoute une dimension esthétique supplémentaire à l’ensemble d’une œuvre qui nous ramène en un clin d’œil aux films post-apo de l’époque (Apocalypse 2024, The Quiet Earth, Mad Max, etc.), bien que certains pourraient le considérer légèrement "daté". Les textes, principalement composés de commentaires en off, dans un style indirect, contribuent à mettre en valeur l’atmosphère singulière des récits.

L’intrigue (les déboires des survivants d’une guerre apocalyptique), peu transcendante, se déroule à un rythme lent. Crespin privilégie ici une ambiance mélancolique et poétique, offrant peu de développement des personnages et des méandres de l’intrigue. Les tensions entre les "verts" et les montagnards, qui constituent l’un des aspects du récit, ne sont pas pleinement explorées et restent vaguement esquissées. Malgré cela, la série se lit rapidement, grâce à un usage habile des planches muettes et à une utilisation modérée des cases.

Ces personnages, confrontés à des conflits un peu confus et les visages, cheveux et barbes typiques du style "écolo" des années 1970-80, renforcent cette ambiance particulière. Notamment chez l’héroïne d’Armalite 16, qui avait été considérée comme "la première qui soit une vraie femme vivante" à l’époque.

Bien que l’histoire ne laisse pas une impression durable, l’esthétique de Crespin nous offre une expérience visuelle agréable. Les fans de cet auteur mythique retrouveront avec plaisir son trait reconnaissable et son univers singulier, tandis que les nouveaux lecteurs pourront apprécier le talent artistique de l’auteur, pour l’occasion accompagné d’une préface vibrillonnante de Jean-Pierre Dionnet et d’un essai/postface sur Crespin par Nicolas Trespallé.

L’intégrale est donc une opportunité idéale pour plonger, ou replonger, dans l’œuvre de Michel Crespin, un artiste dont la contribution au 9e art mérite d’être célébrée et redécouverte. Cette publication sortie en avril constitue une excellente nouvelle pour les amateurs du genre et les nostalgiques de cette période, friands de récits intemporels dans une superbe édition.

Voir en ligne : Les Humanoïdes Associés

(par Jorge Sanchez)

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Code EAN : 9782731650662

Crespin : Marseil & Armalite 16- Par Michel Crespin. Éditions Les Humanoïdes Associés. 312 pages - 39,95 €.

✏️ Michel Crespin à partir de 17 ans Récits de guerre écologie France
 
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5 Messages :
  • Immense bedeate qui a donné à cet art une poésie et une réflexion personnel ! Graphisme dingue et reconnu comme maître de lumière !

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  • Les ambiances subtiles, tranquilles et inquiètes à la fois de Crespin manquent beaucoup à la bande dessinée contemporaine. Un artiste discret mais intemporel. À lire !

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  • Superbe intégrale longtemps attendue. On peut juste regretter l’absence des planches de la suite avec l’explication de l’arrêt brutal de cette série, ainsi que les pages et vignettes redessinées par l’artiste au fil des rééditions de l’album Marseil.

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  • Crespin est un artiste subtil et visionnaire. Un authentique poète aussi, ce qui n’est pas si fréquent en BD

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    • Répondu par Lena M. le 12 mai à  15:43 :

      Il est surtout féministe et écologiste dés les années 80. Le perso principal est une femme normale qui cherche à survivre dans un monde ravagé, elle n’est ni moche, ni jolie, pas sortie de l’encrier d’un Manara et de son catalogue de pin-up Play-Boy. Et l’on ressent à la lecture de ses albums son amour pour la nature, la campagne. Un peu comme le Servais de Tendre Violette chez Casterman à la même époque (mais Violette vivait dans le passé, et elle était mignonne !). C’est tout à l’honneur de Jean-Pierre Dionnet de l’avoir publié à coté d’auteurs plus machistes ! Et c’est moins désespérant-glacial que les histoires de Chantal Montellier !

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