Par rapport au reste de la série, l’originalité de Paix temporaire vient du sujet traité : la famille. Les tomes précédents abordaient déjà cette question, mais là, elle est vraiment au centre de toutes les nouvelles. Dans la première histoire, les parents cherchent ainsi à réduire les disputes entre Akissi et son frère. Dans « Juliette et Papa », il est question des relations avec sa grande sœur : cette dernière doit garder Akissi mais préférerait se rendre chez son amoureux.
La dernière histoire – qui est la plus touchante – introduit le personnage de la grand-mère, venue en ville pour recevoir des soins à l’hôpital. Lorsqu’Akissi vient lui rendre visite, elle entend le docteur dire à ses parents que sa « mémé » a une « tumeur ». S’ensuit un malentendu : au lieu de comprendre que sa grand-mère a une maladie curable, Akissi entend « tu meurs ». Elle décide alors de partir en mission avec son frère et sa sœur pour la sauver des griffes des terribles médecins. Cette histoire concentre nombre des qualités que l’on retrouve notamment dans l’autre série phare de Marguerite Abouet, Aya de Yopougon : elle est plaisante et évoque des sujets qui ne sont pas dénués de profondeur.
Le dessin de Mathieu Sapin est efficace. Avec la finesse d’écriture de l’autrice, cela donne un album qui se lit bien et dont les plus jeunes lecteurs pourront tirer de très bonnes leçons.
(par Hippolyte ARZILLIER)
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