On a souvent dans l’idée qu’une exposition « off » est forcément faite avec des bouts de ficelles, dans un sympathique amateurisme. L’accrochage « D’Ici, De La Bas (Nous avons parcouru le monde) » installé face au pavillon Jeunes Talents pendant le week-end du Festival prouve que le « off » est tout à fait compatible avec un travail de qualité, réfléchi.
Bien sûr, par manque de budget, l’organisation est toujours un peu Rock’n’roll. Ici, le lieu d’exposition est un superbe espace d’une centaine de mètres carrés, d’anciens bureaux laissés vacants qui ont été repeints à neuf et aménagés par l’équipe des organisateurs et des artistes. L’aide financière de la CIBDI, du pôle Magélis, des éditions De Fursen a permis de réunir le matériel d’exposition. Avec la vente du catalogue et des cartes postales (l’entrée étant gratuite), le but était d’arriver à l’équilibre budgétaire. « L’objectif était surtout de présenter un résultat de bonne tenue, précise Pierre-Laurent Daures, le commissaire de l’exposition, de sortir de l’idée d’une expo off un peu « punk ». D’avoir un accrochage un peu inventif. » Les 500 visiteurs du week-end auront apprécié.
Comme ils auront apprécié le thème de l’exposition. « L’intention est de mettre en lumière comment des expériences d’expatriation marquaient des parcours d’artistes, en l’occurrence d’artistes en devenir, pas encore publiés. » Ainsi, les 14 dessinateurs présentés sont des français partis à l’étranger ou des étrangers venus en France, tous passés par l’EESI d’Angoulême ou par la maison des auteurs. Ils transmettent en dessins ou en bande dessinée leur point de vue sur le déracinement. L’occasion pour le visiteur de faire de belles découvertes de talents.
Qui dit « off », ne dit pas non plus manque d’ambition. Cette exposition connaîtra selon toute vraisemblance l’itinérance et un accrochage à Bruxelles en connexion avec l’institut Saint Luc.
THL
Photos : @Thierry Lemaire
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