UN MANGA FANTASTIQUE QUI JOUE SUR LA CONFUSION TEMPORELLE. Autant annoncer la couleur tout de suite : Kurage n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il faut en effet déjà être aguerri en lecture de mangas pour se laisser happer par ce récit singulier d’un homme qui arrive un matin en bus dans une petite station balnéaire et n’en repart plus vraiment. Ce premier album qui inaugure la collection Alpha de Véga Dupuis s’inscrit pleinement dans sa nouvelle direction éditoriale : proposer des projets plus artistiques qui s’affranchissent des codes classiques du manga tant par le format que par le contenu.
Côté format effectivement, on sort en effet du cadre. Le manga est en couverture cartonnée rigide, avec une taille de 242 par 174 mm, supérieure aux mangas traditionnels. Le dessin reste classique mais soigné, avec quelques belles prouesses visuelles. Les flashbacks sont matérialisés par un fond noir et la "réalité" un fond blanc, ce qui permet au lectorat de ne pas trop se perdre dans les méandres des souvenirs du personnage principal qui n’a pas de nom. Au niveau du scénario, on est clairement dans un univers fantasmagorique qui tient la route sauf sur une scène clé dont la dimension sexuelle était clairement dispensable pour faire comprendre le message et qui laisse un arrière-goût un peu malsain, comme si on sortait d’un mauvais rêve.
En bref, Kurage est un manga atypique dans tous les sens du terme qui plaira à un public déjà bien familiarisé avec l’univers du manga et qui recherche autre chose qu’un classique seinen / shonen.
GBé
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
