Le hic, c’est qu’ils sont un certain nombre, dont un général, capturés par les Popovs (entendez par là les Soviétiques), certes puissants, mais pas autant que les Américains, nos libérateurs et nos alliés, qui vont une fois de plus infliger une humiliante défaite à une dictature qui ne sait pas encore qu’elle s’effondrera dans quelques décennies sous le poids de sa propre vacuité.
En attendant, voici que se monte une incroyable expédition pour aller rechercher -façon Rambo mais sans le rictus ridicule de son acteur principal- au nez et à la barbichette du KGB une poignée de prisonniers de guerre auxquels les perfides communistes s’apprêtaient à faire subir mille supplices. Le montage de l’intrigue est ingénieux, aussi crédible et documenté qu’improbable, cependant appuyée sur des faits réels. L’aventure est passionnante et sans temps morts, au contraire de quelques pertes inévitables dans les scènes d’action. Le dessin des carlingues est impeccable, dans la grande tradition des créateurs.
On distinguera dans le paysage le seul grand protagoniste vraiment perfide de l’aventure : Mo-Choung-Young, alias Miss Lee, d’autant plus marquée dans sa négativité qu’elle est une femme, et asiatique de surcroît. Un cliché qui lui vaudra peut-être d’être cancellée dans la bibliothèque de quelques sensitive readers…
Il y a cinq ans, ce genre de fiction relevait « d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ». Aujourd’hui, lorsque l’on assiste à la TV à l’évolution du front ukrainien, où sévissent les fameux « Avions sans pilote » imaginé par les créateurs de Buck Danny il y a plus un peu plus de 70 ans, on en comprend toute la terrible réalité.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
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Buck Danny Classic 10 : Molotok-41 ne répond plus – Par Frédéric Zumbielh, Frédéric Marniquet et André Lebras – Ed. Dupuis / Zéphyr