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Des (petits) éditeurs contre Amazon

12 novembre 2020 3 Commentaires
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L’APPEL DU 10 NOVEMBRE. Grand vainqueur de la crise de la Covid-19, Amazon essuie en ce moment un tir de barrage particulièrement nourri. En effet, la firme américaine voit arriver de la Commission européenne deux enquêtes pour « abus de position dominante », tandis qu’un collectif d’éditeurs alternatifs annonce qu’ils ne vendront plus leurs livres sur la plateforme étasunienne.

« Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon » martèle le communiqué. Pour des raisons essentiellement éthiques (« saccage des rapports humains », « articifialisation de la vie », « futur uniforme et impersonnel »…), sociales (« bas salaires, précarité,… ») et économiques (« concurrence féroce et déloyale »…), ce collectif d’éditeurs et de diffuseurs dont certains éditent des bandes dessinées appelle leurs confrères à les rejoindre (voir la reproduction du manifeste ci-dessous).

Parmi les signataires : Hobo Diffusion, Éditions Divergences, La Tempête Éditions, Nada Éditions, Éditions du commun, L’Œil d’Or, Les Éditions sociales, Éditions La Dispute, Éditions Grevis, Éditions Ixe, Jef Klak, Panthère Première, Tendance Négative, Revue Audimat, La Lenteur, Le Monde à l’envers, Les Éditions des mondes à faire, Les Éditions Du Bout De La Ville, Huber Éditions, Archives de la zone mondiale, Smolny, Éditions Otium, Ici-bas, Éditions Pontcerq, Éditions Pmn, Éditions Dépaysage, Serendip-livres, Paon diffusion, Les Éditions libertaires, Gruppen Éditions, Black star (s)éditions, Le Chien rouge, Rue des Cascades, Faces Cachées Éditions, Éditions Goater, HumuS, Homo Habilis, Tahin Party, L’atinoir, Éditions Adespote, Éditions Blast, Asinamali, Éditions Daronnes, Les Éditions de la Roue, Éditions Noir et Rouge, Les Nuits rouges, Éditions de l’Éclisse, Éditions Même Pas Mal.

Il est clair que la montée en puissance de la multinationale américaine à la faveur de la crise sanitaire a considérablement ébranlé le monde de l’édition, en particulier les petits labels éditoriaux qui ont bien du mal à émerger des algorithmes amazoniens.

Mais cette question se pose aussi à propos d’autres grandes enseignes, parfois françaises, lesquelles dans le monde non connecté laissent peu de place à la production alternative.

À cela s’ajoute d’autres problématiques : de nombreux libraires utilisent Amazon comme plateforme de vente par correspondance. En outre, la loi, en France (Loi Lang) comme en Belgique, ne permet pas le « refus de vente ». Mais l’éditeur peut en contrepartie imposer des conditions commerciales que pourrait refuser le libraire en ligne.

Sauf que la plupart des éditeurs passent par un diffuseur qui n’a pas intérêt à se passer d’un client qui pèse, d’après certaines sources et selon les éditeurs, entre 10 et 20 % de leur chiffre d’affaires. Seuls certains éditeurs-diffuseurs-distributeurs peuvent l’envisager. En outre, le « Marketplace » d’Amazon (dans le collimateur de la Commission européenne) lui permet de vendre des ouvrages d’occasion, chaque particulier pouvant se positionner en vendeur, y compris des libraires.

Bref, on ne sait pas ce que le Général de Gaulle aurait fait dans ces circonstances, mais il semble bien que l’affaire n’est pas si simple…

DP

Des (petits) éditeurs contre Amazon

LE COMMUNIQUÉ DES ÉDITEURS ALTERNATIFS

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