INTELLIGENCE ? MeFu - Mestieri del Comics vient tout juste de lancer une campagne de financement participatif pour soutenir une tentative de réglementer l’utilisation de l’Intelligence Artificielle qui, avec sa quasi illimitée banque d’images, utilise abusivement, et régulièrement, des oeuvres soumises au droit d’auteur.
"Numérique", un mot désormais synonyme d’abus ? On connaissait la bêtise bien réelle : celle, par exemple, tout à fait concrète, même si virtuelle et numérique, trop souvent charriée par les réseaux sociaux. Ainsi ceux, et celles, grands sauveurs de l’humanité, désintéressés, bien organisés, qui, exemple au hasard, depuis un certain temps manoeuvrent pour mettre en coupe réglée, toute oeuvre de création... Et quelques institutions qui vont avec. Gare aux têtes qui dépassent. Tout un programme... Même si non, on jure que... On en vient limite à se dire qu’en comparaison l’Intelligence Artificielle, malgré ses relents plus ou moins concrets épicés à la sauce "Big Brother", en devient presque rassurante. Un comble !
Cependant, par ailleurs et ici la tête gardée bien froide MeFu - Mestieri del Comics, une association italienne d’auteurs de BD qui milite pour défendre et mettre en valeur le travail des auteurs, se positionne contre l’utilisation abusive de l’IA par les entreprises spécialisées.
Ces fonds serviront à prendre en charge les dépenses obligatoires en justice pour réglementer au plus juste, la manière dont des entreprises utilisent des créations protégées par un copyright pour générer des images numériques avec des intelligences artificielles, telles que Midjourney, Stable diffusion et DALL-E.
L’objectif à terme de MeFu est de collaborer avec les institutions européennes pour imposer une réglementation, cadre juridique destiné à combler les béances et autres vides législatifs qui profitent aujourd’hui aux entreprises spécialisées dans l’IA : " Conscients de l’énorme potentiel de ces technologies, nous pensons qu’il est toutefois nécessaire de réglementer ces entreprises, afin que l’utilisation de l’IA respecte les droits moraux et humains qui régissent notre communauté. C’est un combat pour nous protéger, nous les créatifs, mais c’est aussi un combat pour garantir le respect de la vie privée de chacun."
L’association à but non lucratif MeFu- Mestieri del Comics a été créée par Samuel Daveti (scénariste et président de l’association Mammaiuto), Claudia Palescandolo (coloriste) et Emanuele Rosso (auteur), avant d’être rejointe par des grands noms de la BD italienne comme Manuele Fior et LRNZ, et se veut : "un point de référence et d’agrégation, une ressource pour les opérateurs eux-mêmes, pour fournir des informations d’ordre économique, contractuelles, fiscales, et le droit d’auteur. Pour mettre en réseau et en relation de acteurs du domaine de la création qui opèrent dans le même secteur mais qui ne dialoguent pas toujours entre eux"
le collectif d’auteurs italien, qui souhaite récolter au moins 70 000 € pour financer ses activités dans ce cas précis, renchérit : "L’IA "peut atteindre les résultats (parfois) extraordinaires que nous voyons en ligne grâce à des ensembles de données constitués de milliards d’images, y compris des photos privées, des données sensibles et des images protégées par le droit d’auteur. Ces images ont été collectées par des pratiques non transparentes et sans le consentement des propriétaires légitimes. Notre créativité et notre professionnalisme ne peuvent pas être utilisés pour créer des images ou des produits qui ont pour seul but d’enrichir une poignée d’entreprises avec une politique aussi prédatrice."
Voilà qui est dit ! Le mot d’ordre est du coup : résistance. Résistance et organisation. Une idée à suivre ?
D’autant que, de plus en plus aujourd’hui : prédateurs, numériques ou idéologiques, même combat ?
PA
© Le samouraï Mefu est l’oeuvre de Laura Camelli.
Voir en ligne : La campagne de financement participatif de MeFu
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