BD d’Asie

La Shueisha s’attaque au scantrad

18 avril 2010 3 Commentaires
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Mouvement initié par des fans traduisant puis mettant en ligne les œuvres rapidement après leur parution originale, le scantrad est de moins en moins toléré par les éditeurs japonais. Quelques mois après que la Kodansha ait fait pression pour que le site anglophone Mangahelpers retire tout scan issu de leur production, c’est cette fois la Shueisha qui a décidé de lancer un message d’alerte dans le dernier numéro en date du magazine Shonen Jûmp.

La Shueisha s'attaque au scantrad
La couverture du Weekly Shônen Jump
(c) SHUEISHA Inc.

"À nos lecteurs :
De nombreuses personnes publient injustement des copies de nos mangas sur Internet. Ces copies illégales heurtent les sentiments des mangakas. Elles constituent également un détournement de leurs intentions de publication ("Je veux que mon travail soit lu de cette manière"). Le fait de publier illégalement ces œuvres sur le Net, dans lesquelles les auteurs mettent leur cœur, ne blesse pas seulement les mangakas dans leur vie réelle, mais est aussi contre la loi, même si le geste partait d’une bonne intention. À chaque fois que nous découvrons ces "copies injustes", nous en parlons au mangaka et examinons toutes les contre-mesures possibles. Mais le nombre de personnes qui ne nous prennent pas en considération est énorme et, à l’heure actuelle, nous ne pouvons toutes les gérer. Nous avons une requête envers tous nos lecteurs. Ces copies illégales sur Internet blessent profondément la culture manga, les droits des mangakas et même l’âme des mangakas. S’il vous plaît, comprenez une fois encore que tout ceci est contre la loi. Ainsi, les mangakas et Shueisha s’occuperont sévèrement de toute copie illégale trouvée sur internet. Nous demandons à nos lecteurs de bien vouloir continuer à nous soutenir.

- Département éditorial du Weekly Shônen Jump"

Par cette annonce, l’éditeur de Naruto, Bleach ou encore One Piece prend donc position contre le scantrad. Et il semblerait que celle-ci commence déjà à porter ses fruits puisque l’on peut observer que plusieurs sites fournissant des Raw (c’est-à-dire les scans qui permettront ensuite aux équipes de traduire les épisodes dans la lanque qui les concerne) ont fermé leurs portes, notamment Raw Paradise qui était l’un des plus importants au monde.

Mais cette levée de boucliers remet également certaines interrogations sur le tapis, plus particulièrement celles de la diffusion. Car ce qui motive essentiellement les teams et les consommateurs de scantrad n’est autre que l’impatience. Le délai entre la publication d’une série dans un magazine au Japon et l’arrivée de la licence traduite dans les divers pays est parfois très long et cette attente peut-être frustrante pour certains fans. Ces délais sont bien souvent nécessaires pour les éditeurs internationaux qui, dans le cas d’une nouvelle série, prennent un minimum de temps pour jauger le succès de celle-ci avant d’entamer les négociations en vue d’en acquérir les droits. Et pourtant, les mangas les plus téléchargés par le biais du scantrad sont ceux qui jouissent déjà d’une forte réputation et qui sont, en très grande majorité, disponibles dans les librairies de nombreux pays. Mais là encore subsiste un temps de latence entre publication japonaise et version traduite.

Le développement du livre numérique pourra-t-il changer la donne ? C’est encore trop tôt pour le dire. En revanche, il semble évident que les éditeurs devront se pencher sur la question afin de réduire ces délais peu appréciés des fans, comme certains distributeurs ont commencé à le faire avec les séries télé américaines.

BG

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