La vie de chroniqueur n’est pas facile les jours, ma bonne dame.
Dans le colis que m’envoie le Lombard aujourd’hui, je reçois le 42e album de Léonard est un génie. Le 42e album, déjà, pfuiii, me dis-je, est-ce qu’on peut encore être pertinent et péchu après 42 albums, soit plus de 1800 gags ?
Eh bien, c’est là qu’elle est dure la vie du chroniqueur : pas moyen de faire la fine bouche. Le dessin est impeccable et on sent que le scénariste s’amuse toujours autant à concevoir ses histoires. Impossible de leur décocher un implacable : "Ils baissent !"
Toutes les bonnes ficelles de l’humour sont là : le jeu de mot improbable, le running-gag imparable, l’effet slapstick immanquable... Et souvent, l’esprit aussi, jusqu’au mot d’auteur : "J’ai horreur du mot faveur sauf quand cette dernière m’est faite." Rien à dire.
Si Turk & Degroot les premiers rougiraient au qualificatif de génie que l’on consent rarement aux auteurs populaires - le titre de la série en étant par avance la moquerie, nous pouvons accepter l’idée qu’ils ont quand même bien rempli leur contrat et que leur succès public, finalement, n’est pas l’effet du hasard.
DP
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