Des relations amoureuses qui se nouent et se dénouent sans faire de vagues, de banales mais sympathiques conversations entre copains, des heures passées à dessiner au bistro du coin, des rencontres sans suites faites au boulot ou lors d’un concert, une excursion en montagne faite à l’occasion d’un petit voyage, etc. : loin des événements extraordinaires, ce sont plutôt, la plupart du temps, ces little things, ces petites choses qui composent nos vies, et que, fidèle à lui-même, raconte ici Jeffrey Brown sur un mode autobiographique.
La simplicité et l’uniformité du dessin, comme toujours, correspond parfaitement à l’esprit des histoires présentées, qui se déroulent dans un univers mental en quelque sorte dépassionné où tout semble égal, où tout semble également digne d’attention.
Ces histoires, dans la plus pure tradition des short stories américaines, rappellent en particulier celles de J. D. Salinger, sans véritable introduction ni réel dénouement.
S’il y avait d’ailleurs une critique à formuler, ce serait que Brown, à mesure qu’il évolue, produit des récits dont le fil narratif paraît de plus en plus lâche, ce qui se reflète également dans son dessin, qui en devient parfois un peu chargé et confus, comme si, toujours mieux persuadé de l’importance des petites choses, il avait du mal à concentrer son attention sur celles qui importent vraiment.
MR
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