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Questions autour d’un blog BD censuré par l’état

21 novembre 2011 10 Commentaires
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« Civiliser Internet », c’était la promesse du candidat Nicolas Sarkozy en 2007.

Et si dans son bilan, à l’heure de sa réélection, on devait évaluer ce point de son programme ? On peut affirmer que, dans le domaine de l’action, qu’il n’aura pas menti : HADOPI, LOPPSI,... On a vu apparaître une multitude de lois qui pénalisent plus lourdement de petits délits que s’ils avaient lieu en dehors de l’Internet.

Comme au bon vieux temps de la Commission de Loi de 1949, la LOPSSI introduit un dispositif de censure sans intervention d’un juge, uniquement sur la base d’un simple soupçon du Ministère de l’Intérieur. Sa légalité reste à valider par les autorités de Bruxelles, car ce dispositif contrevient clairement à la liberté d’expression.

Les mésaventures du blogueur Pirate Sourcil témoignent de ce dispositif liberticide.

Certes, nous avions dans ce cas une plaisanterie pas très fine sur la pédophilie, mais aucunement litigieuse et donc illégale. Notre blogueur a cependant dû se censurer suite à un courrier de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication (OCLCTIC).

Questions autour d'un blog BD censuré par l'état
(c) Pirate Sourcil

Cela augure mal de la suite au moment où le chef de l’état parle d’une loi HADOPI 3 tandis que le Parti Pirate fait entrer sa représentante suédoise dans le Parlement européen, devenant ainsi la plus jeune élue de l’assemblée. Autre terrain de foire d’empoigne : le pacte ACTA qui soulève bien des émois en raison de son contenu secret : de nombreux décisionnaires politiques estiment que le copyright est maintenant contre-productif.

Ce même Parti Pirate distribue d’ironiques autocollants « We make porn », afin de rappeler qu’un crime, aussi ignoble soit-il, ne doit pas justifier n’importe quelle atteinte à la liberté.

Après l’extension du droit d’auteur à 70 ans après la mort de l’artiste, s’ouvre maintenant la possibilité pour les sociétés d’auteur de revendiquer des œuvres du le domaine public. Or, quand on connaît la gestion étonnante de ces mêmes sociétés d’auteurs, mais surtout l’inconsistance de leurs plateformes de location numérique, on peut légitimement s’inquiéter d’une avalanche de lois liberticides promulguées par des gens dont l’Internet n’est manifestement pas la culture.

Le débat sur la propriété intellectuelle a-t-il une chance de perturber les prochaines échéances électorales face à celui des dettes publiques ? Méfions-nous des petits arrangements dans l’ombre de problèmes prétendument "historiques". Les lendemains d’élection en seraient encore plus amers.

XMD via Guillaume Champeau, Numérama

Voir en ligne : Une BD en ligne censurée par ceux qui pourront filtrer sans juge (Numerama)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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