S., dont l’initiale vient pudiquement habiller la douleur de la perte, c’est le père de l’auteur. Gipi tente, dans ce journal naviguant entre souvenirs et réflexions présentes, de raviver sa mémoire. Quelques épisodes de sa vie, notamment durant la Seconde Guerre mondiale, alternent avec des scènes d’aujourd’hui.
Avant tout caractérisé par un style reconnaissable aux premières planches, l’auteur italien accorde autant d’importance au texte (joliment traduit) qu’à ses illustrations. La sécheresse du trait reste clivante, mais on ne peut retirer à Gipi une élégance formelle pleine de sensibilité. Mais la sincérité de son propos pâtit parfois de ces aquarelles inégales.
La réédition de ce récit de deuil, paru à l’origine en 2006, s’inscrit dans un vaste programme qui continuera jusqu’en 2015, avec notamment Bons baisers de la province.
DT
Commander l’album sur Amazon.fr ou sur FNAC.com
lire notre chronique de la première édition (Vertige Graphic/Coconino Press)
A lire également, à propos de Gipi :
Gipi, le créateur et son double
la chronique de Ma vie, mal dessinée
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.