Disons le tout de go, la dernière bande dessinée de Gipi était insondable. Virtuose à bien des égards, « Ma vie mal dessinée » restait profondément opaque pour le lecteur. Quatre ans plus tard, « Vois comme ton ombre s’allonge » ne tombe pas dans le même piège. Car si l’expérimentation graphique et narrative est toujours de mise (changement de techniques d’une séquence à l’autre, évocations oniriques,...) Gipi garde le contrôle de son récit.
Silvano Landi est un écrivain, en panne. Un jour, sur une plage, il fait un malaise. Hospitalisé, on lui diagnostique une schizophrénie soudaine. Déboussolé par une rupture, le créateur d’histoire s’enferme dans un autre monde : celui des émanations de son cerveau. Entre un arbre dépérissant et une station-service, l’esprit de Landi vagabonde, il souffre de ne rien contrôler. Par moment, sa schizophrénie l’emmène dans une tranchée de la Première Guerre mondiale, sous un arbre cousin. Il est question d’un autre Landi, d’un autre homme qui écrit. Son aïeul peut-être...
Dans cet album, Gipi dispose les pièces d’un puzzle incomplet. Celui de l’identité d’un homme prêt à être broyé par sa propre imagination. L’auteur réussit à mettre en images les trouble d’un esprit fatigué. Pour dire toute la détresse de son héros, il mélange avec brio texte et dessin.
La quintessence de la bande dessinée en somme.
(par Morgan Di Salvia)
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"Vois comme ton ombre s’allonge" – Par Gipi – Futuropolis
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