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Angoulême 2012 : Joann Sfar, "très malheureux" à Angoulême ?

31 janvier 2012 13 Commentaires
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Curieux billet de Joann Sfar, absent de l’édition 2012 du festival d’Angoulême en raison d’une invitation au Festival de Cinéma de Gerardmer où il y rejoignait Enki Bilal.

Il en revient en postant un article critique pour le FIBD :

" Voilà : quinze festivals d’Angoulême ne m’ont jamais donné l’occasion de connaître Enki Bilal. Et là, il faut qu’on aille dans un festival de films fantastiques pour devenir amis. Je me suis senti très ému de ça. De pouvoir dire très simplement à un grand dessinateur qu’il m’a fait rêver quand j’étais étudiant, lui et Druillet, Corben, Liberatore. C’était bien organisé. par des gens cultivés mais qui ne donnent pas de leçons sur ce qu’il faut aimer. Comment c’est possible, que le plus grand festival de bandes dessinées n’ait jamais rien fait pour que les auteurs se rencontrent, se fréquentent dans des lieux qui s’y prêtent ? On les range par éditeurs, par âges, ou bien on les concasse dans la fumée et dans un hall d’hôtel où l’on ne peut parler de rien."

Manque de convivialité, tel est le premier reproche adressé au FIBD :

" J’ai reçu des lettres très gentilles sur internet, de gens qui me demandent si je « snobbe Angoulême parce qu’on ne me donne pas de prix ». Non. Je ne vais plus à Angoulême depuis au moins quatre ans parce que j’y suis très malheureux."

Et de se remémorer de l’ambiance bon enfant des débuts, les attitudes provocatrices "petit con" qui était celle des gens de l’Association à l’époque, avec cette pique à la situation actuelle :

" À chaque fois, je me retiens de dire ça, je me dis que si ça se trouve je suis le seul à penser que ce festival est devenu très triste, très prétentieux, et qu’il appartient plus à la société privée qui l’organise qu’aux dessinateurs. Et puis je m’aperçois que dès qu’ils s’adressent la parole, les auteurs pensent tous exactement la même chose. Quand je suis malheureux quelque part, je n’y vais plus. Et c’est dommage, parce que personne n’aime les bandes dessinées autant que je les aime. Et personne autant que moi n’admire les autres auteurs. Je ne sais pas. J’en ai marre qu’on range les dessinateurs par éditeurs et par générations, et par salaire pourquoi pas ? Il se crée à cause de ça des paranos et des détestations complètement imbéciles."

Et de conclure :

"Il a fallu attendre Gérardmer 2012 pour que j’aie l’occasion de dire à Enki Bilal que mon projet de bac A3 a consisté à faire avec mes copains de classe une fresque à l’acrylique où la femme piège côtoyait Arzac et Ranxerox (c’était peint avec les pieds mais c’était de l’admiration pure ou je ne m’y connais pas."

DP

Voir en ligne : Le Blog de Joann Sfar

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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