ROBOTS. Killoffer aime son robot. A-t-il un genre, voire un sexe ? On ne sait pas. Mais les deux s’entendent bien, partagent les joies du quotidien. Et puis un soir de beuverie, le drame : le robot a court-circuité. Il faut le remplacer. Une vraie révolution pour le bedonnant barbu.
Pas facile à suivre, cet album. Entièrement muet, il joue sur l’enchainement des scènes par l’image, s’appuyant sur le marque de fabrique de l’auteur : du noir, du noir, du noir. Et au milieu, des fils, des rides, des angles, des poils, des pièces ployant sous les objets ou des rues glaciales.
Même si la chute, qui offre une réflexion cruelle sur la relation homme/robot, apporte un final royal, on aurait aimé que le travail du philosophe Dominique Lestel, qui signe une postface peu éclairante, prenne une place plus logique dans l’album. Il faut en effet parcourir la toute dernière page pour lire que toutes les images de l’album sont issues de son essai.
Libre à vous donc de feuilleter Machines Insurrectionnelles, paru en 2021, que Killoffer avait logiquement illustré, pour mettre des mots sur ces réflexions graphiques qui rappellent souvent la remarquable série scandinave Real Humans (2012).
DT
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