ITINÉRAIRE D’UN CRÉATEUR CHANCEUX. Ce petit livre d’entretien de l’auteur du Chat est plein d’enseignements, sur une vocation qui part en étoile de mer dans différentes directions : le théâtre, la TV, la radio, puis la bande dessinée avec à chaque fois des succès pas évident : Geluck doit s’y prendre à trois fois avant d’être accepté par les éditions Casterman (« Le dessin d’humour ne se vend pas en albums » proclame alors l’éditeur). Mais, comme disait Jules Renard : « C’est une question d’hygiène, il faut changer d’avis comme de chemise ! »
Philippe Geluck revient sur son parcours : un aïeul comédien à succès qui fait des tournées aux Etats-Unis sous le nom de Frédéric de Belleville (1855-1923), un grand-père qui rêve d’être acteur et un père caricaturiste profondément communiste qui se met à travailler pour un distributeur qui distribue en Belgique les productions soviétiques.
Puis ce sont ses débuts sur les planches à Bruxelles, activité qui le mènent à la télévision. Le Chat naît parallèlement en 1983 -à l’heure du jour et de la mort d’Hergé- dans le Journal Le Soir de Bruxelles.
Enfin l’équipée parisienne qui le fait rencontrer Laurent Ruquier et Michel Drucker qui mettent sa notoriété sur orbite. Geluck, homme de médias, et Geluck, l’auteur du Chat, entrent alors dans un cercle vertueux qui mène immanquablement ce talent d’humour vers le succès.
On découvre un entrepreneur (il n’aime pas le vocable « homme d’affaires ») créatif et suractif (on se souvient de ses Chats de bronze sur les Champs Elysées), artisan d’un humour qui ne veut blesser personne, notamment les Musulmans, ce qui lui vaudra de vertes réflexions, auteur d’un animal qui n’a pas vieilli en dépit de son demi-siècle d’existence.
Un parcours chanceux, en somme, comme son patronyme flamand le laissait supposer.
DP
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