Le récit de Harry Mulisch, paru en 1994, évoque la période sombre de l’occupation nazie et de ses règlements de compte à venir. L’attentat en question, c’est un traumatisme, survenu en 1945, pour un enfant de douze ans qui deviendra médecin et apprendra la vérité cinquante ans plus tard.
Découpé en chapitres nous emmenant de 1945 à 1981, l’album resserre le propos vers la vérité en remettant en scène les personnages, notamment dans leurs convictions politiques. On y découvre une Hollande obsédée par le communisme et des vies rarement épanouies.
L’adaptation de Milan Hulsing, aussi brillante soit-elle sur le plan du dessin, n’a pas choisi la simplicité. La culture du roman graphique européen et le poids des couleurs a tendance à noyer les personnages dans le flou. On peine à déceler des expressions, à capter les transitions. A l’image de la couverture, le travail sur les couleurs est indiscutablement superbe, et le style très maîtrisé. Mais L’Attentat semble embarrassé par sa propre élégance moderniste.
Traduction du néerlandais : Daniel Cunin.
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