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TRIBUNE : Bisexualité du fils de Superman et débordements langagiers.

13 octobre 2021 4 Commentaires
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MILITANTISME BUCCAL (ET BANCAL). Nous vous en avons parlé tout récemment, en novembre prochain sortira un comic book de l’univers DC Comics centré sur Jonathan Kent, le fils de Superman, Superman : Son of Kal-El #5 , où le rejeton, successeur de papa bien occupé ailleurs, se révèle être bisexuel. Bien évidemment (et c’était calculé) la couverture médiatique est importante et les réactions fusent, plus ou moins fines. Petite mise en bouche.

Avant, dans l’ancien monde, quand on voulait créer l’événement pour relancer les ventes et attirer l’attention médiatique, on tuait un personnage phare, la main sur le cœur, triste et tout. Mais la combine à fait long feu, d’autant que le personnage en question s’empressait vite de revenir, plus frétillant que jamais.

Aujourd’hui, on fait mieux. Pour la gloriole d’un instant et un militantisme de façade, en attendant la prochaine mode, aux ventes qui restent mesurées malgré tout : le moindre personnage un peu important change de sexe, de genre ou de crémerie à la première occasion. On markète comme on peut, quitte à exacerber les sectarismes et renforcer un peu plus les clivages, à coups d’arguments biaisés et tordus, d’insultes. Querelles en perspective, vive le vivre ensemble !

TRIBUNE : Bisexualité du fils de Superman et débordements langagiers.
Quitte à délier les langues les moins conciliantes : quand on manque de créativité artistique, le marketing le plus opportuniste fait office de bouche-trou.
© DC Comics.

Quand on pense que jusqu’ici les super-héros étaient chastement asexués, plus ou moins, ce qui leurs permettaient de se balader en slip et petites tenues le plus simplement du monde. Et avec quel panache ! Mais ça c’était avant. Alors forcément, les réactions sont à la hauteur de la nouvelle donne.

On donne sa langue au chat pour savoir si Jon Kent et Kay Nakamura sont félin pour l’autre ? En attendant quel langage, un anglais à y perdre son latin ! Surtout si c’est la faute du président, comme toujours...

Bon, en fait, l’idée pour DC Comics est que dans le titre principal de son héros emblématique, Action Comics, Superman-père est parti. Il quitte temporairement la Terre pour faire face à la menace de War World, qui a considérablement augmenté.

Donc Superman-fils, Jon, doit prendre le relais pour essayer de remplir le rôle de papa-Clark Kent-Superman sur Terre. Tout ceci avec, au centre du récit, les atermoiements de son passage à l’âge adulte. Un second comics, Superman : Son of Kal-El, qu’il faut bien vendre, chez un éditeur où les restructurations se multiplient. D’où l’idée du marketing progressiste en vogue, qui n’a aucun scrupule à instrumentaliser la détresse humaine et ses sensibilités légitimes. Un mal pour un bien ? À voir. Mais pas forcément un progrès pour le mouvement woke, qui commence à traîner quelques grosses casseroles, le plus souvent à son corps défendant.

Allez puisqu’on ne l’arrête pas, le progrès ; de toute façon tout ça va être effacé à l’occasion d’une prochaine remise à zéro, autre recette marketing des comics éprouvée : salivons en attendant le moment où des entités cosmiques comme Darkseid chez DC et Galactus chez Marvel vont devenir queers, écolos et tout le reste, prêt.e.s à faire de l’Univers et de ses environs un espace plus sûr. Mais Si.

Mélange des genres ou en tout cas des éditeurs : dans "Darkseid versus Galactus : The Hunger" de John Byrne, les deux titans cosmiques taillent le bout de gras. Ce qui se passe entre eux (ou pas) ne nous regarde pas.
© DC Comics, Marvel Comics.

D’autant que Darkseid est un progressiste woke avant la lettre, puisque son ambition n’est pas simplement le contrôle de l’univers, mais sa de(con)struction et sa reconstruction selon ses propres désirs, à partir d’une feuille blanche, heu racisée, pardon, même si cet article est à consulter totalement gratuitement.

À un moment où, dans les comics, il est beaucoup question de bouches et d’endroits où les poser, pour l’instant l’insatiable Galactus se contente de dévorer des planètes. Pour l’instant.
© Marvel Comics.

Après tout, titans cosmiques ou pas Galactus, Darkseid et consorts n’ont pas de raisons valables, quitte à avaler des couleuvres, d’être tenus à l’écart d’enjeux sociétaux- et marchands- bien plus terre à terre. Quelle que soit la mise en bouche ils sont sommés de choisir, eux aussi !

Pascal Aggabi

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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