APPRENDRE EN S’AMUSANT. Dans ce premier tome de la série Epistémè qui devrait en contenir cinq, Pascal Marchand et JB Meybeck se mettent eux-mêmes en scène dans les rôles respectifs d’un professeur pince sans rire et d’un dessinateur espiègle. La série en question retracera l’histoire des idées scientifiques et, avec Eurêka, le duo s’attelle à exposer les concepts scientifiques tels qu’ils étaient perçus et compris durant l’Antiquité grecque et latine.
Si le concept est très intéressant, force est cependant de constater que son traitement via le roman graphique n’est peut-être pas le plus adapté au vu de la complexité du projet. En effet, les sujets abordés sont extrêmement nombreux, ce qui amène les auteurs à présenter et représenter beaucoup de personnages et d’idées scientifiques dans les cinquante premières pages d’un volume qui en compte tout de même deux cent huit...
La lecture devient alors complexe : la quantité de texte à lire et sa compréhension globale par un public qui n’est pas toujours aussi qualifié que les auteurs ; les touches d’humour disséminées ça et là allègent un peu le tout mais ne suffisent pas à atténuer la sensation d’assister à un cours magistral en phylactères.
Le parti-pris de la bichromie en bleu et blanc apporte une touche originale au dessin de JB Meybeck qui réussit l’exploit de mélanger précision et contours flous dans ses planches. Si ce choix esthétique est appliqué au reste de la série, il serait logique que chaque période étudiée ait sa propre couleur. À voir dans les tomes suivants !
Pour résumer, Eurêka est un essai graphique qui ravira un lectorat déjà pourvu d’un bon bagage scientifique et philosophique et qui souhaiterait rafraîchir ses connaissances ou les aborder sous un angle nouveau. Pour les autres, mieux vaut se diriger vers des titres de vulgarisation scientifique plus légers, comme ceux de Marion Montaigne par exemple.
GBé
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